dimanche 5 septembre 2010

3 Fois plus loin en poche

En poche le 08 septembre : 3 fois plus loin, par Nathalie Hug et Jérôme Camut, aux éditions du Livre de Poche. À cette occasion, je remet en ligne la chronique que je lui avais consacré lors de sa sortie en grand format.

*[...] Qui peut dire quand un livre commence et quand il se termine ? Quand il nait et quand il prend véritablement vie aux yeux du lecteur ? Quand il s'anime ou quand il vous nourrit ?

Qui peut dire quand il voyage ? A-t-il pour cela besoin de prendre un train ou un avion ? Ou a-t-il juste besoin, pour cela, d'ouvrir un roman et de tourner les pages ?

Nous sommes habitués à lire des romans d'aventures qui sont assez souvent des versions papiers de « pop corn movies ». Beaucoup d'actions, beaucoup de moyens, une narration très cinématographique, « grand écran ». Là où Nathalie Hug et Jérôme Camut mettent à profit leur art, c'est en racontant cette aventure comme un témoignage. Ce qui a déjà fait le charme de leurs précédents romans, c'est leurs tons psychologiques. En ramenant cette aventure à un niveau humain, les auteurs s'attardent plus sur l'être, que sur « l'organisation » d'un tel périple. Et cela permet au livre de gagner un rythme différent. Le but n'est pas d'arriver vite à destination, mais plutôt de profiter tranquillement du chemin qui va nous y emmener.

« Il n'y a pas de chemin vers le bonheur, le bonheur est le chemin. » Proverbe cité dans Malhorne Tome 1, de Jérôme Camut.

C'est ce qui pourrait décontenancer certains lecteurs et lectrices au début. Les auteurs laissent la majeur partie de leur roman dédié au narrateur. Du coup, cela donne un ton beaucoup plus intimiste à l'histoire, nous éloignant d'une simple vision du roman d'action, pour aller vers un roman d'aventure à l'échelle humaine. Humain pour le cœur et aussi humain entant qu'habitant de la Terre.

Nous prendrons plaisir en lisant ce roman, à imaginer Nathalie Hug et Jérôme Camut, chacun tenant un bras du lecteur, l'accompagnant de manière bienveillante de la première à la dernière page. Tout est parfaitement dosé pour conduire le lecteur à éprouver très vite un élan de sympathie pour l'héroïne. Même si elle pourra nous paraitre puérile, voir gamine, nous avons envie de la protéger et d'apaiser ses tourments. C'est une des clefs du roman : l'empathie. Il y en a d'autres...

L'une des autres clefs, c'est la formidable maitrise des auteurs pour nous retourner. Nous ne serons pas surpris en découvrant le roman, d'émettre quelques réserves sur certains choix narratifs, d'alternances de personnages / flash-back, et même du choix de l'héroïne. En ce qui concerne cette dernière, nous avons vraiment l'impression qu'il y a une passation de « pouvoir » en cours de route. Nous nous demandons même comment aurait été racontée l'histoire du point de vue de l'autre personnage féminin, qui accapare soudainement notre capital sympathie.

Et puis un léger sentiment de frustration pourra vous saisir lors de la lecture des dernières pages.

Logique, rien n'est laissé au hasard.

N'oubliez pas, Nathalie et Jérôme, sont là, à vos côtés, en train de vous surveiller, de guetter et de provoquer ces réactions.

Alors vous allez entamer la lecture de l'épilogue, et terminer de lire sa dernière phrase.

Et vous allez sentir un truc vous envahir. Une euphorie, une chaleur, un sentiment de bien être apaisant, qui gravera un sacré sourire à vos lèvres, bien après avoir reposé le livre.

Quel plaisir de voir comment soudainement le titre prend sa place dans l'histoire et dans l'après lecture du roman ...

C'est comme cela que le livre se termine, alors qu'une nouvelle aventure humaine débute. Mais [...] *





Frédéric Fontès

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