dimanche 29 janvier 2012

Chronique : Repentirs de Luc Fivet (E-book)

Repentirs de Luc Fivet est une histoire uniquement disponible en format électronique.
C'est quand même désolant de constater qu'un aussi bon manuscrit n'ait pas trouvé preneur, alors qu'il égale voir même surpasse une bonne partie des thrillers français du moment.

Je ne prends pas de risque en vous affirmant cela puisque j'ai eu l'occasion de littéralement dévorer ce livre et qu'il me semble évident qu'une aussi bonne histoire doit aller à la rencontre des lecteurs.
Je n'ai jamais pris le temps de véritablement explorer l'univers de la peinture dans les romans, à l'exception peut être des Visages de Jesse Kellerman.

Dans Repentirs, Luc Fivet nous concocte une histoire fascinante avec, entre autres, un personnage particulièrement captivant, l'expert en peinture François Regard. Celui-ci devient un véritable détective quand il s'agit d'étudier un tableau afin de déterminer si celui-ci est un vrai ou un faux. L'art du détail n'a pas de secret pour lui et donc pour le lecteur qui n'a alors qu'une seule envie : se ruer sur son ordinateur pour voir les toiles évoquées dans le livre et en connaitre encore un peu plus sur ce grand peintre Johannes Vermeer, un des plus célèbres du siècle d'or. J'ai refermé le livre avec l'envie d'en ouvrir un autre consacré à ce peintre. Ça serait pour moi une première incursion dans le monde de la peinture néerlandaise et c'est au roman de Luc Fivet que je le dois.
Je vous invite vivement à commencer l'aventure en vous procurant l'édition électronique de ce superbe roman, qui recèle sont lot de surprises, en cliquant sur le lien suivant : http://www.lesvolubiles.com



Frédéric Fontès

BD : Nankin de Nicolas Meylaender et Zong Kai (Fei)

La précédente fois où j'ai eu l'occasion de lire l'effroyable histoire du massacre de Nankin en 1937, c'était en 2005 via le superbe roman de Mo Hayder, Tokyo.
Dans Nankin, publié aux éditions Fei, Nicolas Meylaender nous plonge au cœur de cette page d'histoire, dont la véracité est encore de nos jours contestés par certains, au Japon. À la manière de Frank Miller dans sa saga Sin City, le scénariste utilise une petite fille comme fil rouge, pour nous faire découvrir les différents points de vue de cette abominable attaque. Jalonnée par l'enquête de nos jours d'un avocat chinois, l'histoire nous guide dans cette journée sanglante de décembre 1937.
Zong Kai, l'illustrateur joue efficacement avec les ombres qu'il plonge dans un fond rouge sang pour évoquer le massacre et dans un fond bleu pour le récit au présent. Avec un style quasi-photographique, il saisi des instants tragiques tout en parvenant à ajouter une note d'espoir dans certains regards.
Cet album n'a pas pour but de répondre à la question du pourquoi de ce massacre. Mais elle nous invite surtout à nous demander comment une telle chose peut encore de nos jours être sujet à interprétation et à négation de la part du camp japonais.
La bibliographie en fin d'album nous invite à ne pas en rester là et à nous plonger plus en détail sur les éléments qui entourent cette triste page de l'histoire sino-japonaise.
Découvrez quelques planches de l'album sur Superpouvoir.com.

Frédéric Fontès

BD : Shi Xiu, Reine des Pirates t.1 par Nick Meylaender et Wu Qing Song (Fei)

Ce premier tome (Face à face), consacré à l'une des légendes de la piraterie asiatique au dix-neuvième siècle, est une belle réussite. Je découvre l'histoire de cette formidable héroïne et je n'ai qu'une seul envie : me ruer sur la suite, à paraitre en avril prochain.
Nick Meylaender fait des merveilles au niveau de la caractérisation de ses personnages, qui vont révéler leur valeur au fil des pages. Shi Xiu est belle, cultivée et intelligente. Mais elle sait manier d'autres armes, disons... plus mortelles !
Wu Qing Song réalise un premier album de tout beauté, avec des planches pleines de détails et des couleurs au diapason d'un scénario bourré d'actions.
Le tome 2, Alliances, sera publié le 20 avril prochain, toujours aux éditions Fei.
Découvrez quelques planches de ce premier tome sur Superpouvoir.com.

Frédéric Fontès

samedi 28 janvier 2012

Léviathan : La Nuit de Lionel Davoust (Don Quichotte)

Léviathan : la chute a été une des bonnes surprises de la rentrée littéraire 2011. C'est le 12 avril prochain que nous pourrons retrouver en librairie le deuxième opus de la trilogie de Lionel Davoust, Léviathan : la nuit.
Une fois n'est pas coutume, je ne vais pas joindre ci-dessous la présentation de l'éditeur, qui en dit peut être un peu trop sur cette suite.
Rendez-vous en avril prochain pour la chronique du livre.



Frédéric Fontès

vendredi 27 janvier 2012

Chronique : Glacé de Bernard Minier (XO)

J'ai longtemps tardé à lire ce premier roman de Bernard Minier car nombreux étaient les lecteurs et lectrices qui comparaient Glacé à l'univers de Jean-Christophe Grangé. Il a fallut que le livre soit en compétitions dans l'élection du Prix Polars Pourpres 2011 pour que je le lise. Jusque-là, je me disais que si j'avais envie de lire du Grangé, je n'avais qu'à lire ses romans. Ce fût là mon erreur. Mais surtout l'erreur de celles et ceux qui se contentent de la comparaison avec le "patron" du thriller français pour parler de Glacé.
Le roman partage peut être deux éléments avec les Rivières Pourpres de JC Grangé : le décor et le récit très cinématographique. En dehors de ça, la comparaison s'arrête là. Bernard Minier propose une histoire bien moins pessimiste et des personnages bien moins torturés que son illustre confrère. Les images qu'évoquent Glacé sont plus lumineuses et baignent dans la lumière. Le cœur de l'intrigue semble figé dans un bloc de glace et il faut patiemment attendre que celui-ci fonde pour découvrir la vérité.
Un peu alambiqué, un poile prévisible mais le dosage me semble bon et surtout, efficace.
Efficace parce que je reste persuadé que c'est un choix de l'auteur : le côté alambiqué concerne uniquement les éléments mis en œuvre par le meurtrier pour parvenir à ses fins, alors que l'enquête du héros reste à dimension humaine. Ne lisez-pas la quatrième de couverture de l'éditeur, qui évoque un commandant Servaz hypocondriaque alors que ce n'est pas le bon personnage qui est concerné. L'équipe avec laquelle il travaille est particulièrement originale et du coup, c'est assez rafraichissant. Niveau caractérisation des personnages de l'équipe, c'est de la belle ouvrage.
Parfois prévisible mais c'est une question de dosages. Entre ce que le héros sait/devine et ce que l'auteur veut faire découvrir à son lecteur, la mécanique nécessite du doigté.  J'ai trouvé qu'au final cela se mariait bien à l'histoire et faisait de ce Glacé un premier roman rudement efficace.
Je serai au rendez-vous de la prochaine aventure littéraire de Bernard Minier.

Frédéric Fontès

Chronique : Les Fleurs de l'Ombre de Steve Mosby (Sonatine)

Présentation ICI.
Avant de parler des Fleurs de l'ombre de Steve Mosby, je vais évoquer la jolie couverture des éditions Sonatine qui fait un renvoi à celle de Un sur deux. La chaise vide, unique élément du décor, ou la balançoire en bois au milieu de nulle part, évoquent autant la solitude des personnages que la place prise par le lecteur s'immergeant dans le livre qu'il a entre les mains.
Un siège, véritable invitation pour le lecteur à s'installer. Une image qui permet de faire la jonction avec un élément essentiel de ce nouveau roman de l'auteur britannique : la mise en abyme.
Selon la définition du wikipedia, c'est « le procédé qui consiste à représenter une œuvre dans une œuvre du même type, par exemple en incrustant une image en elle-même. On retrouve dans ce principe l'« autosimilarité » et le principe des fractales ou de la récursivité en mathématiques.»
Pour expliquer la mise en abyme aux enfants (merci Assma !) les professeurs prennent pour exemple la Vache qui rit. Prenez une boite. Sur l'image, vous voyez la Vache qui rit. Elle porte des boucles d'oreilles qui sont en fait des boites de Vache qui rit. Sur ces boites, vous voyez la Vache qui rit, qui porte des boucles d'oreilles, etc.
Dans le cas qui nous concerne, Steve Mosby aborde la mise en abyme dans un thriller, comme Stephen King dans la Part des Ténèbres ou dans Lignes de sang de Gilles Caillot. On pourrait peut être même ajouter l'Anneau de Moebius de Franck Thilliez.
Dans les Fleurs de l'ombre, Neil Dawson découvre l'existence d'un roman de Robert Wiseman sur lequel son père faisait une sorte de fixation, livre évoquant des évènements qui se sont véritablement déroulés. Évènements qui reviennent hanter le héros à présent que son père s'est suicidé.
Le début peut sembler un peu nébuleux, la mise en abyme nous laissant parfois un peu étourdi, surtout à la fin. Il faut quelques pages pour trouver ses marques et commencer à entrevoir les tenants et aboutissants de l'intrigue.
La machine commence à entrer en mouvements quand on se pose la question de savoir si le livre de fiction s'est inspirée de la réalité ou si quelqu'un dans la réalité du héros s'est inspiré du livre pour commettre ses méfaits.
Je parle de réalité du héros parce qu'en ouvrant le livre, nous entrons à la fois dans celle de Neil Dawson et de sa compagne enceinte (qui est aussi l'auteur d'une nouvelle qui met en scène un jeune couple de futurs parents, oui, accrochez-vous), mais aussi dans celle de Robert Wiseman (on peut en découvrir des passages dans les Fleurs de l'ombre) et bien sûr, ne l'oublions pas, dans celle de Steve Mosby, qui se cache derrière le JE de Neil et le ELLE de l'Inspectrice Hannah Price.
Mise en abyme que met clairement en avant la toute dernière phrase du roman.
Un bon opus qui rejoint Un sur deux pour son vilain assez effrayant.
 À voir, les films The Woman (pour la famille de dingues, 2011) et Nuits de cauchemar - Motel Hell (pour les fleurs aux graines insolites, 1980).





Frédéric Fontès

Trash Circus de Joseph Incardona (Parigramme)

Jospeh Incardonna, tel l'archer qui attaquent ses ennemis avec une harpe, à plusieurs cordes à son arc ! Il écrit pour le théâtre, le cinéma et aussi pour la BD. Auteur d'une dizaine de romans noirs (220 volts chez Fayard Noir, Taxidermie & Lonely Betty chez Finitude). Ce dernier roman a reçu le Grand Prix du roman noir français en 2011.
Le 02 février prochain, les éditions Parigramme publient son nouveau polar, Trash Circus.

Frédéric Haltier travaille dans l’univers schizophrène de la télé réalité. Version trash. Argent, sexe, drogue, cynisme et hypocrisie… Mais ce jeune homme moderne entretient également une passion secrète pour les rassemblements hooligans, leur violence et leur sauvagerie. Tout irait donc pour le mieux dans cette existence soigneusement compartimentée si Haltier n’avait pas l’idée malencontreuse de mélanger le travail et le plaisir. Un de ses collègues en paiera le prix sur un fauteuil roulant. Dès lors, d’inquiétants messages s’accumulent dans la boîte vocale, sur l’ordinateur ou dans les poches d’Haltier. Toujours les mêmes : « Je sais qui vous êtes Frédéric Haltier… ». La traque commence…

Frédéric Fontès

Discipline de Paco Ahlgren (Calmann-Lévy)

Depuis l'excellent roman de Scarlett Thomas, la Fin des Mystères (Anne Carrière, 2008), je cherche toujours quelque chose à me mettre sous la dent, dans le genre "expériences de pensée dans un roman".
En lisant la présentation de ce premier livre de Paco Ahlgren, Discipline, à paraitre le premier février aux éditions Calmann-Lévy, j'espère pouvoir réitérer l'expérience de lecture.
Il est traduit par Gilles Goullet.

Si vous entrevoyiez votre mort, cela changerait-il votre façon de vivre ?


Douglas est un homme traqué. Et protégé. Mais il l'ignore. 
Enfant, Douglas était déjà un garçon un peu à part. Capable de choses auxquelles il préférait ne pas croire. Un jour, une tragédie est venue briser sa vie, amorçant une longue descente aux enfers. Hanté par des visions effrayantes, il se sent perdre contact avec la réalité.


Poussé dans ses retranchements, Douglas va devoir affronter un ennemi invisible, qui lui semble provenir de la zone la plus sombre, la plus primitive, de l'âme humaine. De ce combat psychologique acharné, il le découvrira bientôt, dépendent le passé, le présent et l'avenir du monde.

Mêlant philosophie, métaphysique et suspense, Discipline explore les limites entre le réel et sa perception. Paco Ahlgren a passé vingt ans à examiner les implications de la physique quantique sur les théories modernes dans des domaines aussi divers que la psychologie, la finance, l’économie et les sciences, et a relevé ses incontestables points communs avec les philosophies et religions orientales, en particulier le taoïsme. Discipline est son premier roman, et a déjà reçu le Eric Hoffer Award, récompensant les livres publiés par des maisons indépendantes.



Frédéric Fontès

lundi 23 janvier 2012

Chronique : Lune captive dans un oeil mort de Pascal Garnier (Points)

Lune captive dans un œil mort est le premier roman de Pascal Garnier que j'ai l'occasion de lire à l'occasion d'une lecture commune lancée par Pierre Faverolle pour le site Black Novel.
J'ai exploré récemment l'univers de Jean-Bernard Pouy avec son fabuleux Samedi 14 et sa très touchante préface dans l'édition poche du roman de Garnier confirme l'univers commun dans lequel navigue les histoires des deux auteurs.
Concernant cette Lune captive, je l'ai littéralement dévoré même si je suis resté un peu sur ma faim concernant la conclusion de l'intrigue et l'utilisation de l'élément perfide du groupe. C'est une histoire de dingues, dans un décor pouvant prendre la forme d'une sorte de four micro-ondes, qui se charge de réchauffer les folies de chacun, de faire apparaitre une étincelle, l'une après l'autre, jusqu'à la brûlure finale, quasi apocalyptique.
Les ellipses entre les chapitres peuvent désarçonner le lecteur mais finalement, elles contribuent à le plonger dans une sorte de transe. Elle donne un rythme particulièrement intriguant à l'histoire, un peu comme si l'on entreprenait la lecture du livre en jouant à 1, 2, 3, Soleil : à chaque fois que l'on ré-ouvre les yeux en lisant les premières lignes du chapitre suivant, les personnages et l'intrigue ont fait un bon en avant. Rendant les avancées particulièrement imprévisibles.
Concernant les questions sans réponses, même si elles peuvent un peu frustrer après avoir refermé le livre, elles contribuent à refléter la réalité des choses et force le lecteur à trouver ses propres réponses.
Si vous aimez Scènes de ménages avec Marion Game et Gérard Hernandez, vous aimerez ces pérégrinations de retraités plus que noire !
Je me suis déjà procuré la Théorie du Panda, prochain roman de l'auteur que je lirai, à l'occasion.

Frédéric Fontès

jeudi 19 janvier 2012

La Vallée des disparus de Bente Porr (Archipel)

La Vallée des disparus est un roman d'un peu plus de 220 pages, à paraître le 01 février prochain aux éditions de l'Archipel. Il s'agit du premier livre de la romancière Bente Porr. J'aime beaucoup le pitch, que je vous laisse découvrir ci-dessous :

Trois amis, tombés en panne sur une petite route provençale, sont bloqués quelques jours dans le village de Moriac, où ils prennent connaissance d'une inquiétante légende. 
Au pied du village se niche une mystérieuse vallée. Ceux qui s'y sont aventurés, dit-on, n'en sont jamais revenus. Au total, une douzaine de disparitions inexpliquées en deux siècles. 
Quel secret cache cet endroit sinistre ? Intrigué, l'un des trois voyageurs décide de mener l'enquête...



Frédéric Fontès

samedi 14 janvier 2012

Zéro heure à Phnom Penh de Christopher G. Moore (MA)

MA éditions fait sa seconde rentrée littéraire en lançant sa nouvelle collection Pôle Noir, avec deux titres en février : Zéro heure à Phnom Penh de Christopher G. Moore le 07 février et Le Refuge de Nick Valentine le 22 février (cliquez ICI pour lire le sujet de présentation).

Zéro heure à Phnom Penh est le premier roman de Christopher G. Moore à être traduit en France par Pierre H. Richard. Dans son livre, l'auteur nous conte l'enquête d'un ancien avocat de New York, Vincent Calvino, devenu détective privé. Il fait équipe avec son seul ami,, le lieutenant-colonel Pratt, connu sur les bancs de l'école à New York. Ensemble, ils vont tenter de percer les mystères qui entourent la mort d'un Montréalais, assassiné à Bangkok.
Selon l'éditeur, le livre, Prix de la critique du meilleur roman policier par la critique allemande, s'inscrit dans la lignée des polars hardboiled au héros solitaire et désabusé. Christopher G. Moore, canadien d'origine, "dresse un tableau juste et saisissant du Cambodge à la sortie du régime de Pol Pot", dixit les éditions MA.

« Une des plus grandes forces de Moore... est sa connaissance de l histoire de l Asie du Sud-est... » --Newsweek 



Frédéric Fontès

mardi 3 janvier 2012

Le crépuscule des Gueux de Hervé Sard (Krakoen)

Le nouveau roman de Hervé Sard sera disponible dans les jours à venir, aux éditions Krakoen. Pour recevoir un exemplaire du livre dédicacé, pour faire un cadeau ou vous procurer une de ses anciennes parutions, cliquez ICI.

[...] Les Gueux, c’était l’enfer. Et c’était aussi le paradis. Allez expliquer ça… Des années que ça durait. Les Gueux, c’était un no man’s land avec du monde dedans. Ceux qui vivaient là, ils se cramponnaient, vous comprenez, comme des naufragés sur un radeau qui prend l’eau qu’on colmatait au système D. On s’arrangeait, fallait bien. Et puis ça a recommencé. Et puis ça s’est arrêté. C’est quand on a compris, quand tout était fini, que tout a commencé. Les trois mortes, c’est sûr, elles n’étaient pas inventées. Alors, enfer ou paradis, j’ai plus douté.

Avec une saveur bien à lui, mélange de tendresse et de dureté, Hervé Sard nous offre un conte moderne. Un monde noir, forcément, près de nous, et pourtant invisible. Une dérive des continents à l’échelle individuelle.

Frédéric Fontès