dimanche 31 octobre 2021

Chronique : Projet Dernière Chance - Andy Weir (Bragelonne)

Présentation ICI

Après Seul sur Mars et Artemis, Andy Weir est de retour avec son troisième livre, Projet Dernier Chance (Project Hail Mary, 2021), traduit par Nenad Savic pour les éditions Bragelonne.

En tournant les premières pages de cette nouvelle pépite, il est difficile pour le lecteur d'anticiper dans quelle incroyable aventure interstellaire il vient de mettre les pieds.

On alterne les chapitres entre son présent dans le vaisseau, et son passé sur Terre. Comme dans chacun de ses livres, Andy Weir se plait à vulgariser les sciences pour son lecteur. Sciences qui vont permettre au personnage de comprendre son environnement, d'y évoluer et d'y survivre le plus longtemps possible. 

Ryland Grace est un personnage très attachant, plein d'humanité et son destin est captivant. Les circonstances qui ont amené Grace dans le vaisseau sont un peu déstabilisantes mais elles contribuent au final à nous montrer une incarnation du sauveur de l'humanité un peu différente des figures habituelles.

Si vous avez aimé Interstellar, vous allez adorer Projet Dernière Chance. Surtout que le roman va prochainement faire l'objet d'une adaptation au cinéma signée Phil Lord, sur un scénario de Drew Goddard, avec Ryan Gosling. Point commun : l'acteur porte les mêmes initiales que le héros...

À suivre...

Frédéric Fontès, www.4decouv.com

mardi 26 octobre 2021

News : C'est meilleur quand c'est bon - Emmanuelle Jary (Hachette)

La lecture, c'est comme la cuisine, c'est meilleur quand c'est bon !

Vous connaissez les vidéos d'Emmanuelle Jary, avec les commentaires de Mathieu Pansard derrière la caméra ? Vous allez donc comme moi, vous ruez sur ce livre, qui regroupe 60 recettes et surtout, 200 adresses qui ont fait les belles heures de l'émission. Il sera disponible le 10 novembre aux éditions Hachette.

À suivre...

 
Présentation de l'éditeur : Le livre de C’est meilleur quand c’est bon , l’émission aux millions de vues, arrive enfin en librairie. Porté par Emmanuelle Jary, et Mathieu Pansard à la caméra, ce programme court, diffusé sur Internet, chronique des restaurants partout en France ainsi que des recettes faciles filmées avec humour. Retrouvez au fil des pages l’univers drôle et léger du couple qui réinvente l’émission culinaire.

Vous y découvrirez : • Le fish and chips, la terrine de courgettes au basilic et au parmesan, le bœuf bourguignon, les spaghettis aux boulettes pas chères, l’osso buco, le gâteau au chocolat ganache inratable… mais aussi des recettes inédites qu’Emmanuelle n’a jamais livrées. • Les recettes des restaurateurs de vos épisodes préférés : l’entrecôte et ses 3 sauces (La Java Bleue), le nougat glacé (Chez Erwan), les boulettes de mamie Georgette (Will’s Deli)... • Des focus produits, des conseils et, surtout, un carnet d’adresses pour visiter la France autrement, et retrouver tous les restaurants filmés et bien d’autres encore !
Emmanuelle Jary :
Après 10 ans d’ethnologie et 20 ans de journalisme, Emmanuelle Jary, qui entend défendre une certaine idée de la cuisine et de la restauration alliant plaisir, engagement et connaissance, lance en 2016, l’émission C’est meilleur quand c’est bon, un programme court disponible sur Youtube, Facebook, Instagram et le site dédié ( www.cestmeilleurquandcestbon.com ).


Frédéric Fontès, www.4decouv.com

lundi 25 octobre 2021

C'est Culturellement Dingue présente... Questions pour un lecteur

Hello les dingos 
C’est Culturellement Dingue vous présente votre nouvelle émission littéraire préférée « Questions pour un lecteur »
Suspense, drama et littérature
On a des questions mais aurez-vous des réponses 


https://www.facebook.com/cestculturellementdingue

dimanche 17 octobre 2021

Chronique : Western Star - Craig Johnson (Gallmeister)


 
Si vous souhaitez faire découvrir la plume de Craig Johnson à quelqu'un, je vous invite à lui faire lire le premier chapitre de Western Star.

Pas de risque de spoilers, l'action se situe au milieu des années 70. Ce chapitre est la parfaite carte de visite pour se familiariser avec le ton et l'ambiance si particulière des romans de Craig Johnson. Juste ce premier chapitre, et vous offrez ensuite Little Bird, pour que le voyage commence par la première étape.

Craig Johnson en profite pour nous proposer un très bon whodunit qui se paie le luxe de s'intégrer parfaitement bien dans la mythologie du personnage.

Et cette fin est complètement dingue de tensions...

Voici un échange extrait du livre qui résume bien selon moi la philosophie de vie de Walt Longmire et ce pacte signé entre nous et Craig Johnson.
Un personnage s'adresse à Walt et ce dernier lui répond.

— On dirait que vous ne l'avez pas beaucoup impressionné avec l'étendue de vos connaissances. [...] Décidément, il vous a sous-estimé.
— Je choisis avec discernement les personnes avec qui je partage ma culture.

Je suis content d'apprendre que Craig Johnson a choisi de partager sa culture et celle de son héros avec moi. C'est peut-être ce qui fait le charme d'ouvrir un nouveau livre de l'auteur : à chaque fois, il nous fait l'amitié de nous raconter une nouvelle histoire.

12 ans que cela dure, depuis ma lecture de Little Bird en octobre 2009. Merci Craig Johnson, Sophie Aslanides et Oliver Gallmeister. L'attente va être terrible jusqu'au prochain opus de 2022,  Depth of Winter en vo.


Frédéric Fontès, www.4decouv.com

Chronique : Te tenir la main pendant que tout brûle - Johana Gustawsson (Calmann-Lévy)

 


Te tenir la main pendant que tout brûle
est ma première incursion dans l'univers de Johana Gustawson (et certainement pas la dernière).

J'ai adoré ses chapitres courts, ses sauts dans le temps, son intrigue ambitieuse et ses personnages.
On peut même parler d'une sacré belle galerie de personnages féminins.

Argh mais j'ai détesté la fin !

J'ai même eu l'impression que l'on pouvait faire un parallèle entre Pauline déconstruisant ce qu'elle considère être sa création et la romancière faisant de même avec ses personnages.

Difficile d'avoir de l'empathie pour les personnages masculins du livre : le mari de Lucienne est faible et sous l'influence de sa mère, le mari de Pauline est un pantin qu'elle a placé dans la lumière pendant qu'elle restait dans l'ombre, l'équipier de Maxine, à part être un bon copain, semble être complètement à l'ouest.

Johana Gustawsson met un coup de projecteur sur ses personnages féminins, au fil des différentes époques. Elle permet aux lecteurs de s'incarner dans des femmes fortes, blessées par la vie et par leurs proches, aux âmes marquées âmes au fer rouge.

Quand arrivent les dernières pages du roman, elle semble appliquer la politique de la terre brûlée. C'est peut-être cette frustration provoquée chez le lecteur qui est difficile à digérer : dans le livre, aucun personnage ne mérite l'absolution. Elle est malgré tout offerte sur un plateau par le biais de Gina, qui se révèle au fil des pages comme l'héroïne du roman, quitte à lui faire jeter au feu les fondements de sa conscience professionnelle.

J'ai eu l'impression que c'était la romancière qui me tenait la main pendant que brûlait l'empathie que j'avais ressenti pour elle et les autres femmes de l'histoire. Ce titre, c'est en fait Johana Gustawsson qui s'adresse à ses lecteurs, un avertissement telle une épée de Damoclès annonciatrice d'un final apocalyptique.

C'est machiavélique de provoquer ce genre de sentiments chez le lecteur. Même si on ne peut s’empêcher de penser que la romancière charge un peu la mule, c'est évidemment une histoire qui lancera des débats passionnés au sein de la communauté des lectrices et lecteurs. Et qui provoquera des échos dans nos esprits bien longtemps après avoir tourné la dernière page...

Présentation de l'éditeur
: Lac-Clarence, Québec, 2002. Maxine Grant, inspectrice et mère célibataire dépassée, est appelée sur une scène de crime affreuse. L’ancienne institutrice du village, appréciée de tous, a massacré son mari, le lardant de coups de couteau.

Paris, 1899. Lucienne Lelanger refuse d’admettre la mort de ses filles dans un incendie. Elle intègre une société secrète dans l’espoir que le spiritisme et la magie noire l’aideront à les retrouver.

Lac-Clarence, 1949. La jeune Lina vit une adolescence mouvementée. Pour la canaliser après l’école, sa mère lui impose de la rejoindre à la Mad House, la maison de repos où elle travaille. Lina y rencontre une étrange patiente, qui lui procure des conseils pour le moins dangereux…


Frédéric Fontès, www.4decouv.com

lundi 4 octobre 2021

Chronique : L'Enfer - Marin Ledun (iN8)


Il y a quelques jours, je terminais le visionnage de la première saison de la série tv Ted Lasso (si vous ne connaissez pas, foncez !). Face à son équipe, le coach évoque son désaccord avec une expression qui court dans ses vestiaires : "L'espoir tue." Ce à quoi le coach répond : "Non, c'est l'absence d'espoir qui vous ronge."

L'espoir tue ou le manque d'espoir tue ? Ça ferait un bon sujet de philosophie. Ici, ça fait un bon sujet de nouvelle pour Marin Ledun. 

Ahmed et André, dans l'enfer du bagne de Guyane, incarnent ces deux pouvoirs de l'espoir.
Par ricochet, le romancier joue avec l'espoir de ses personnages, et aussi avec celui de ses lecteurs. C'est l'espoir qui fait office de fuel pour activer les mécanismes d'un livre. 

Comme le disait le grand sage, Ian Manook, au sujet du voyage, le parcours importe davantage que le but. L'espoir devient le fuel de la quête sous toutes ses formes.

Prenez le temps d'entreprendre cette halte en lisant cette courte nouvelle de 90 pages de la collection faction des éditions In8.

Présentation de l'éditeur : Qui se souvient des bagnes de Guyane ? Sur les îles du Salut, au large de Kourou, la France envoie ses détenus. Les prisonniers profitent peu du charme des tropiques. Le bagne, c'est l'Enfer. C'est là qu'arrive Ahmed, un jeune homme de 19 ans, condamné pour avoir bravé le couvre-feu en rendant visite à son amoureuse. Là-bas, tout menace. Les fièvres. Les insectes. Les requins. Les gardiens. Le désespoir. Jusqu'au jour où Ahmed croise le chemin d'une petite fille.

Frédéric Fontès, www.4decouv.com

dimanche 3 octobre 2021

Chronique : Le Loup des Ardents - Noémie Adenis (Robert Laffont)

Présentation ICI

Comme Dorothée Lizion et ses Précieux Cadavres, Noémie Adenis rajoute un cran de difficultés pour son premier roman, Le Loup des Ardents, en situant son intrigue au cœur du 16e siècle.

Autre challenge qu'elle relève haut la main, celui de nous proposer un huis clos qui enferme ses lecteurs en compagnie des villageois terrassés par un mal mystérieux.

Les éléments de l'intrigue sont assez classiques dans le genre et on pourra juste reprocher à la romancière de charger un peu la mule dans la résolution de l'histoire.

Mais ce premier roman, c'est une superbe carte de visite. Les personnages sont attachants, la cadre est rafraichissant et la forme est parfois fougueuse.

On aura désormais Noémie Adenis dans le collimateur et on sera évidemment au rendez-vous pour la prochaine aventure littéraire de l'autrice.

Frédéric Fontès, www.4decouv.com

 

vendredi 1 octobre 2021

Chronique : Les Promises - Jean-Christophe Grangé (Albin Michel)

 

Présentation ICI

Je suis assez mitigé sur ce nouveau roman de JC Grangé : c'est bien documenté et référencé, les pages se tournent toutes seules. Les personnages sont attachants avec leurs nombreuses fêlures.

Mais en gros, il faut atteindre les 350 pages pour retrouver l'ADN Grangé dans ses promises.

Je regrette également l'abus jusqu'à l'overdose du " c'est lui ! ah bah non ce n'est pas lui", artifice qui permet de garder le lecteur embarqué dans ce long train de 650 pages. Un peu comme dans le dessin animé Scoubi-doo quand le vilain ôte son masque, puis l'on découvre qu'il en porte un autre et ainsi de suite...

En 650 pages donc, l'auteur digresse de temps en temps et me fait dire que le livre aurait pu être allégé de quelques pages...

Des héros allemands, c'est une riche idée. C'est juste que dans le traitement, j'ai trouvé que le romancier voulait trop bien faire. Opportuniste, mais pas que. SS mais pas que. Bourgeoise alcoolique, mais pas que. À trop vouloir sauver ses personnages, ils en arrivent à presque les rendre interchangeables.

La présence des rêves dans l'intrigue est mal intégrée et leur importance en devient parfaitement incompréhensible à chaque fois qu'un personnage tente d'en expliquer son implication. À cela s'ajoute l'incroyable hasard qui fait que l'un des héros en a fait sa spécialité...

Bref, Jean-Christophe Grangé revient sur une période particulièrement effroyable de la Seconde Guerre Mondiale, en y ajoutant ses lubies habituelles (qui ne font qu'une entité distincte finalement, quand on connait sa bibliographie). Mais il tombe dans le piège de vouloir intégrer trop de choses dans son intrigue. Du coup ça ressemble à un étalage de probabilité, avec une intrigue principale et ensuite, une succession de possibilités.

Pour un auteur que l'on se plait à décrire dans la presse comme le patron du thriller français, je trouve que son livre ne tient pas toutes ses promesses. Il se contente de nous montrer ce dont il est capable, 27 ans après la publication de son premier roman, qu'il ne surpasse toujours pas (Le Vol des cigognes qui reste à mon sens son meilleur roman à ce jour).

Il nous montre qu'il ne parvient pas à reste sobre dans l'arborescence de son intrigue. Et qu'il a finalement toujours autant de mal à faire des choix pour la conclure. 


Allez, promis, on sera encore au rendez-vous pour le prochain !

Frédéric Fontès, www.4decouv.com