vendredi 31 octobre 2014

Chronique : Jeudi Noir - Michael Mention (Ombres Noires)

Présentation ICI
En parallèle de son travail aux éditions Rivages (Sale temps pour le pays en 2012, Adieu demain en 2014 et à paraitre la troisième et dernière partie de sa trilogie, ... Et justice pour tous en 2015), Michael Mention débarque aux éditions Ombres Noires. Il y rejoint un autre monument du polar français, Marin Ledun.

Le 8 juillet 1982, lors de cette demi-finale qui a opposé la France à l'Allemagne pour la Coupe du Monde, j'avais 7 ans. Le seul souvenir que j'en garde, c'est via la mascotte de cette compétition qui avait lieux en Espagne, Naranjito.

Le porte-crayon Naranjito
Le premier mot qui m'est venu en terminant la lecture de ce nouveau roman de 190 pages, c'est "génie".
Génie parce qu'il s'intègre parfaitement dans la bibliographie de Michael Mention. La capacité de ce jeune auteur à mêler polar et pop culture prend ici une nouvelle dimension.
Parce que Jeudi Noir n'est pas un polar sur le football. C'est d'abord une très efficace mise en abyme sur l'un des rouages indispensable de la mécanique d'un bon roman : sa capacité à hanter son lecteur.
Et c'est ce qui nous permet au fil des pages de rentrer dans les crampons de ce joueur fictif : lui aussi se retrouve rapidement hanté par cette énergie électrique qui circule ce soir là dans le stade. Un véritable cas de possession qui va transporter le joueur narrateur dans un périple mémorable.
Et cet état de transe, le lecteur va le faire sien. Comme dans ses autres romans, Michael Mention va utiliser la pop culture pour intégrer des ingrédients qui vont contribuer à nous intégrer dans cette bulle temporelle.
Et encore une fois, ça fonctionne. Difficile de refermer le roman sans éprouver l'envie de "revoir" toutes ces images qui nous ont hanté en cours de lecture.
L'arrivée de Michael Mention aux cotés de Marin Ledun est un gage de qualité qui confirme l'attachement de l'équipe d'Ombres Noires à nous proposer des voix originales.
Un très bon exercice de style qui confirme le bien que je pense de Michael Mention. Une nouvelle voix est né et c'est toujours un plaisir de la voir s'épanouir de la sorte.

Frédéric Fontès, www.4decouv.com

mardi 21 octobre 2014

News : Vengeance impair et passe - Jeffery Deaver (Deux terres)


Le nouveau livre de Jeffery Deaver, Vengeance impair et passe, est disponible depuis le 15 octobre aux éditions des Deux Terres. Il traduit par Jean Esc.
Qui dit nouveau livre dit nouvel héros. Jeffery Deaver met cette fois en scène un spécialiste de la protection rapprochée.
C'est certainement le thriller le plus technique de son auteur. Et la couverture qui fait référence à une partie d'échecs est à l'image d'une intrigue diabolique.
Chronique à venir.

Présentation de l'éditeur : Depuis six ans, l’agent Corte, spécialisé dans la protection des personnes, est obsédé par Henry Loving, individu impitoyable qui a tué son mentor et ami. Lorsqu’il est chargé d’assurer la sécurité de la famille Kessler, prise en chasse par Loving, Corte y voit l’occasion de se venger. La mission tourne très vite au duel entre les deux hommes, où chacun tente d’anticiper les mouvements de l’adversaire à l’aide de stratégies de plus en plus complexes. Les Kessler, pris entre deux feux et cloîtrés dans une planque, ignorent lequel d’entre eux est la cible de Loving. Leurs relations se tendent jusqu’au point de rupture. Corte, malgré l’opposition de sa hiérarchie, décide d’appliquer sa propre stratégie : vengeance, impair et passe.

Frédéric Fontès, www.4decouv.com

lundi 20 octobre 2014

News : Jeudi Noir - Michael Mention (Ombres Noires)

Michaël Mention débarque chez Ombres Noires (et toujours en parallèle de son travail chez Rivages), où il rejoint son compatriote Marin Ledun. Jeudi Noir sera publié le 5 novembre prochain. Lu et approuvé par votre serviteur, chronique à venir.

Présentation de l'éditeur : Avec ce roman, nous allons faire un voyage dans le temps, plus précisément le 8 juillet 1982, jour de la 1/2 finale de coupe du monde France-RFA, à Séville.
Michaël Mention nous propose de vivre le match en direct, sur le terrain, entre exaltation et violence.
L'auteur nous fait vivre ce match légendaire de façon unique, avec en trame de fond les contextes politique, économique, social et culturel des années 1980.


Frédéric Fontès, www.4decouv.com

mercredi 8 octobre 2014

Ciné : Les Apparences / Gone Girl de David Fincher

Gone Girl, le nouveau film de David Fincher, est une adaptation du roman de Gillian Flynn, Les Apparences. Voici la chronique que j'ai mis en ligne lors de sa sortie en 2012 aux éditions Sonatine :

Méfiez-vous des Apparences dans ce nouveau thriller particulièrement diabolique signé Gillian Flynn.

Troisième roman de la romancière américaine, troisième claque. Avec les Apparences, Gillian Flynn ballade son lecteur dans un exercice de style particulièrement jouissif. Si celle-ci semble au premier abord s'éloigner de son univers de prédilection, c'est pour mieux y replonger dans une seconde partie détonante et particulièrement inquiétante. La dernière fois que j'ai ressenti un tel malaise, c'était devant l'angoissant film de Jaume Balaguero, Malveillance.

La romancière américaine aime surprendre ses lecteurs et elle le fait d'une bien belle manière. Le titre du livre en français accompagne chacune des phases importantes de l'histoire et prend alors une toute autre dimension dans les ultimes pages.

Gillian Flynn alterne la narration avec deux points de vues : celui de Nick, mari éploré et celui de sa femme, Amy, qui raconte son histoire via un journal intime, de sa rencontre avec Nick jusqu'au jour de sa disparition. La première partie alterne avec le présent et le passé. Jusqu'au moment où Nick découvre un terrifiant 'présent' qui devient cadeau empoisonné. Découverte qui fait basculer l'intrigue lors de la conclusion de la chasse au trésor annuelle organisée par cette dernière pour leur cinq ans de mariage, juste avant qu'elle ne s'évanouisse brutalement dans la nature.










Les apparences sont donc contre Nick qui devient alors le suspect numéro un de la disparition de sa femme pour les enquêteurs et des médias. L'étonnante vérité va lui faire prendre conscience qu'il a à faire à un adversaire redoutable et insoupçonné. Pour découvrir ce qu'est devenu sa femme, il va  signer un pacte avec le diable...

Ces Apparences représentent les deux facettes d'une même pièce. Quand l'une des faces est exposée à la lumière, l'autre œuvre toujours dans l'ombre.  Et quand l'histoire prend son rythme de croisière, la pièce tournoie sur son côté tranchant sous l'impulsion de la romancière, scintille en captant des raies de lumière, chute et expose son incroyable vérité.

La fin m'a littéralement estomaqué. C'est une conclusion coup de poing un peu frustrante et très pessimiste, mais c'est là la marque de fabrique de l'univers de Gillian Flynn. Comme dans ses autres romans, elle donne à l'espoir un goût acide qui brûle la gorge et nous plonge au fil des pages dans un oppressant pessimisme savamment orchestré. On ressent ce mal de manière viscéral, bien après avoir tourné la dernière page, qui nous abandonne à notre sort.

Si vous avez aimé Robe de marié et Alex de Pierre Lemaitre, si vous attendez d'un livre qu'il vous transporte et vous surprenne, alors ce troisième rendez-vous de Gillian Flynn avec ses lecteurs français est à ne pas rater.

Frédéric Fontès, www.4decouv.com

mardi 7 octobre 2014

Chronique : Le Baptême des Ténèbres - Ghislain Gilberti (Anne Carrière)


Le Baptême des ténèbres de Ghislain Gilberti est son second roman à paraitre aux éditions Anne Carrière.
Dès les premières pages, j'ai été captivé par l'ambitieux roman de ce jeune auteur. Après l'excellent Festin du Serpent, il quitte la double narration du premier opus pour nous embarquer dans une enquête assez effrayante. L'intelligence de son héroïne est au diapason de celle du criminelle qu'elle pourchasse. Et la folie de ce tueur est sans limite.
C'est un nouveau roman audacieux hissant bien haut les couleurs du thriller made in France. Et comme pour le précédent, on lui trouve la même capacité que Jeffery Deaver à proposer un thriller à la fois didactique et à l'intrigue particulièrement redoutable.
Mon seul bémol, je l'émet  au sujet de cette héroïne qui me semble un peu trop "cold bitch" à mon gout, à l'image de Gillian Anderson dans la mini-série TV The Fall. S'il est évident que Ghislain Gilberti propose avec ce Baptême un livre avec une enquête d'ampleur, il semble avoir un peu "déshabillé" son héroïne en la présentant comme une parfaite machine à résoudre des enquêtes difficiles, en oubliant peut-être en route de lui donner sa part d'humanité. Élément indispensable pour la rendre attachante aux yeux des lecteurs.
On passera sur les descriptions des catacombes parfois un peu complexes et sur certaines répétitions dans la narration pour revenir au cœur du livre : bourré de références qui forment l'univers de son auteur, le Baptême des Ténèbres est un excellent thriller qui botte les fesses à toutes un paquet de références en la matière.
Aux vues des talents déployés par Ghislain Gilberti pour nous proposer ce roman, on peut s'attendre légitimement à un prochain livre encore plus redoutable.
Franck Thilliez, Maxime Chattam et Jean-Christophe Grangé vont devoir se faire du soucis, l'élève commençant dès son second roman à surpasser ses maîtres !

Frédéric Fontès, www.4decouv.com

Chronique : Angor - Franck Thilliez (Fleuve)

Présentation ICI
Rentrons rapidement dans le vif du sujet : Angor est selon moi l'un des meilleurs opus de la série que Franck Thilliez consacre à son duo de choc Sharko-Henebelle.
Et comme dans toutes séries du genre, il est vital pour continuer à capter l'intérêt des lecteurs de trouver des astuces qui vont réinjecter de l'énergie dans l'univers ainsi créé.
Et Franck Thilliez prouve encore une fois son talent avec une enquête à la fois captivante et complexe. Mais là où il prend le plus grand risque, c'est en mettant en scène un nouveau personnage.
Risque, parce que c'est souvent un moment décisif dans une série. D'autres s'y sont cassés les dents : James Patterson devient soporifique avec Alex Cross, Jeffery Deaver ne parvient pas à éviter les redites et  Maxime Chattam peine à rendre son héroïne attachante alors qu'il s'agit d'un diptyque.
Ici, Franck Thilliez s'impose deux contraintes : intégrer un nouveau personnage dans le casting et aussi permettre à ses deux héros de grandir encore un peu.
L'auteur réussit son pari : la gendarme récemment opérée du cœur est très attachante et son arrivée permet même au romancier de créer un nouveau couple avec un membre de la team de Sharko. Et de là à penser que ce nouveau duo pourra un jour prendre la relève de Sharko et Henebelle, il 'y a qu'un battement de cœur...
Ces derniers trouvent dans Angor l'occasion d'évoluer encore un peu et c'est également une réussite de ce côté là.
Côté intrigue, je suis très curieux de voir où Franck Thilliez va nous emmener dans son prochain livre, parce qu'il développe ici un concept qui touche l'ensemble de sa série. C'est malin et c'est très ambitieux.
Vivement le prochain !

Frédéric Fontès, www.4decouv.com