jeudi 30 septembre 2010

Tout ce qui meurt de John Connolly

C'est hier soir, à l'Escale Littéraire, que j'ai eu l'immense privilège de croiser la route de John Connolly. Souriant, avenant et prenant un réel plaisir à parler avec ses lecteurs, j'ai découvert un auteur humble et pétillant. Je lui ai fais signer un exemplaire du livres des choses perdues et je vais partir à la découverte de sa série récurrente, consacré au flic new-yorkais Charlie Parker.

Il fait soudain terriblement froid dans la vie de l'inspecteur de seconde classe Charlie Parker, évidemment surnommé "Bird" par ses collègues du New York Police Department. "J'ai regardé. J'étais en enfer". Ce que Bird a vu, ce sont les corps atrocement mutilés des deux femmes de sa vie : sa fille Jennifer et sa femme Susan, qu'il avait laissées seules quelques heures suite à une dispute conjugale et qu'il retrouve sans vie, souillées, partiellement dépecées. La police ne retrouvant pas l'assassin, Bird démissionne du NYPD et prend une licence de détective privé. Il traque "le Voyageur", un des deux cents serial killers qui écument les États-Unis. De Virginie en Nouvelle-Orléans et jusque dans les bayous de Louisiane, d'autres meurtres atroces ne lui seront pas épargnés... 

Le premier roman de John Connolly, jeune Irlandais de 32 ans, est déjà un immense succès en Angleterre et aux États-Unis, où la MGM travaille à son adaptation cinématographique. L'enquête dont le fil rouge est la recherche d'une autre femme disparue, Catherine Demeter, est remarquablement dense, bien menée, crédible. On sent que l'auteur s'est fort bien documenté, non seulement sur les us et coutumes des policiers, des détectives privés et des tueurs en série, mais aussi sur les délires sanglants qui pourrissent l'Amérique, du Ku Klux Klan à la guerre des gangs. Le final est proprement époustouflant. --Bruno Ménard



Frédéric Fontès

Le Combat des trente : la Chronique

Publié le 08 septembre dernier aux éditions de l'Archipel, on vient de m'offrir ce livre, m'incitant à le lire avec beaucoup d'enthousiasme. Et avec ce commentaire : "entre Umberto Eco et Stephen King, Julien Gracq et Mad Max (si si)..." Et des références du style, forcément, ça pique encore plus ma curiosité ...

Et vous ?

" Si nous emportons ce combat, l'entente que les assassins m'auront refusée, je la leur imposerai de toute la force de ma victoire. Et si tout à l'heure nos corps sont livrés aux charognes, que notre geste, du moins, vive longtemps dans les souvenirs humains... " 
Ainsi parle Rob Montsouris, l'un des chefs de clan qu'Asha la vierge s'est choisi pour fonder une dynastie et rendre Paris à son lustre passé. Car l'antique cité, dévastée par plusieurs apocalypses, n'est plus que ruine conquise par les ronces, peuplée d'animaux errants et d'hommes sans lois. Demain, sur la dalle du Milieu, trente des" commandés " de Rob affronteront trente " assassins " du seigneur Angst, son lointain cousin, convaincu d'avoir la magie pour lui. Chacun occupe l'une des tours érodées de l'ancien quartier chinois, d'où s'élanceront les tueurs... Dieu, s'il existe, reconnaîtra les siens. Mais comment, dans cette mêlée, départager le bien et le mal ? Longtemps après le choc, un témoin en rapporte l'étrange issue et conte les présages qui le précédèrent. Sur son récit- une chronique du prochain Moyen Age - règne une atmosphère de prodiges et de fatalité. 

Biographie de l'auteur
Né en 1950 à Pontarlier, philosophe de formation, Serge Filippini est l'auteur d'une oeuvre romanesque qui comprend L'Homme incendié (Phébus, I990), Le Roi de Sicile (Grasset, 1998), Erotique du mensonge (Le Cercle, 2003) et Deux Testaments (Phébus, 2008). Inspiré d'un épisode de la guerre de Cent ans, Le Combat des Trente est une chanson de gestes futuriste. 



MAJ du 11-12-2010 :
Donc en ce moment, je suis dans quatre romans, quatre univers à la fois très proches et très éloignés :  le Combat des Trente, Zone Est de Marin Ledun,  j'ai terminé la Compagnie des Menteurs de Karen Maitland et j'ai repris la lecture de Druide d'Oliver Peru.
Les points communs : des histoires de survivants, le côté apocalyptique et les westerns urbains que sont les deux premiers, des fables philosophiques, des mondes où l'humain doit se surpasser.
Je termine la Compagnie des Menteurs que j'avais mis de côté et je me régale. Comme dans Druide, on se retrouve avec des personnages qui vont faire face à une "force destructrice" et ils ne devront compter que sur ce qui fait d'eux de véritables êtres humains, pour tenter de parvenir vivants jusqu'aux dernières pages du roman ... Et cette force destructrice finalement n'a rien de démoniaque. C'est ce que l'homme à de pire en lui.
Je prend aussi un immense plaisir à lire les romans de Serge Filippini et de Marin Ledun, qui nous présente deux France post-apocalyptique, l'une qui retourne au Moyen Age, l'autre qui se fait doucement grignoter par le cybernétique. Deux westerns urbains qui ont le gout de la poussière. 

Pour revenir au Combat, c'est une bien belle épopée. C'est emprunt de spiritualité, de philosophie aussi. C'est triste, mélancolique mais c'est ce côté irrévocable qui met aussi bien en avant les derniers restes d'humanités d'une bande d'êtres humains qui tentent de survivre du mieux qu'ils peuvent. Ça ferait aussi un jolie conte de fée, qui pourrait commencer comme ça : "C'est l'histoire d'une princesse qui va à la rencontre du futur époux qu'elle a choisi ..."
Je vais sérieusement mettre mon nez dans les livres de Serge Filippini. Si il a d'autres belles histoires du genre à raconter, je veux les "entendre".

 
Frédéric Fontès

jeudi 23 septembre 2010

Autre-Monde de Maxime Chattam : le Coffret

Il sera disponible le 01 novembre prochain. Vous pouvez le pré-commander à 65 euros en cliquant sur l'image suivante :



Frédéric Fontès

Au cœur des glaces de Robert Masello

Traduit de l'anglais par Maxime Berrée, ce thriller vampirique de Robert Masello, sera disponible le 10 novembre, aux éditions Fleuve Noir.

Michael Wilde est photojournaliste à l’Eco-Travel. Brisé par un drame personnel, il part en reportage dans une station de recherche en Antarctique avec l’intention de se reconstruire, loin de tout. C’est alors qu’au cours d’une plongée organisée par les scientifiques du site, Michael fait une découverte fantastique : un homme et une femme de l’époque victorienne pris dans les glaces, indemnes. La femme est d’une beauté à couper le souffle. Lui porte encore son uniforme militaire. Mais la stupeur des scientifiques gagne encore en intensité lorsqu’ils réalisent l’impensable : le couple est vivant ! Ramenés à la conscience, ils se révèlent être des vampires dont Michael reconstitue l’histoire jusqu’à la malédiction qui les frappés en 1854, en pleine guerre de Crimée. Mais une fois revenus à eux, ils ont des réactions diamétralement opposées. Tandis que la femme compte sur la science pour l’aider à s’en sortir, son compagnon, lui, opte pour l’errance macabre et la voie des ténèbres…



Frédéric Fontès

Le Dernier oracle de James Rollins

Traduit de l’anglais par Leslie Boitelle, le nouveau roman de James Rollins sera disponible le 10 novembre, aux éditions Fleuve Noir.

Le Docteur Polk, un neurologue réputé, vient de mourir devant le siège de l’ultra-secrète Sigma Force. Grâce à un sou grec que le vieil homme serrait entre ses doigts, le commandant Pierce apprend qu’il s’intéressait à la Pythie de Delphes, la prêtresse chargée de transmettre les oracles d’Apollon. Mais le Docteur Polk a surtout découvert les travaux de scientifiques russes, pour décupler les facultés intellectuelles et extrasensorielles d’enfants autistes. Objectif : créer « le dernier oracle », le prophète du nouveau millénaire, qui leur permettra de contrôler le monde.

Si vous souhaitez le pré-commander :


Frédéric Fontès

mardi 21 septembre 2010

La Confrérie des mutilés de Brian Evenson

Coup de cœur de Gérard Collard.  Le livre sera disponible en poche le 18 novembre prochain aux éditions 10-18. Il est traduit par Françoise Smith.

Après avoir perdu une main lors d’un règlement de comptes, Kline, un détective privé, se voit confier une enquête au sein d’une société secrète composée de mutilés volontaires, où un meurtre a été commis. Mais, pour mener son enquête, Kline doit gagner la confiance des membres de cette étrange secte. Or cette confiance se paie cher, car pour accéder à certains niveaux de la hiérarchie, il convient d’être à chaque fois davantage amputé... Jusqu’où Kline sera-t-il prêt à aller pour découvrir l’insoutenable vérité ?
Les voies de la confrérie sont-elles impénétrables ?
Dans la lignée de Poe et de Borges, une prose incisive au service d’un récit dérangeant, où rivalisent humour noir et banalité de l’horreur.



J'adore ce commentaire laissé par un(e) certain(e) Woland sur amazon :


Il est des jeux d'homophonie qui provoquent des rapprochements douteux. Des rimes malveillantes illustrent l'univers littéraire borderline développé par Brian Evenson dans La confrérie des mutilés: Admiration - Auto-amputation, Ambition - Autocautérisation, Savoir - Hachoir,...
Le présent récit, souillé d'humour noir tantôt scabreux, tantôt hilarant, n'est pas dénué d'originalité. L'histoire se développe aux confins de l'irrationnel et de l'absurde et recrute pour l'occasion un détective privé, Kline, amputé d'une main (grade 1...) et sommé de rejoindre les rangs d'une confrérie particulière, secte chrétienne, pour y mener une enquête. Esprit grégaire sans grande considération pour la valse des moignons, Kline se trouve assez vite confronté aux délires sordides de sectateurs décérébrés qui prônent le dynamisme minimaliste. L'essentiel est de s'activer sans fioritures: oreille, orteils, mains, bras, jambes,...sont superflus car contraires à la discipline ascétique, leur amputation excise la vitalité organique du corps: plus ce dernier se disloque et plus le lien avec Dieu, et la vérité, se resserre. « Le moins pour le plus », précepte de la confrérie, guide alors les destinées de chaque membre.
La confrérie des mutilés est incontestablement un récit singulier, kafkaïen, burlesque, dévitalisé qui se parcourt agréablement malgré le flot d'hémoglobine qui l'inonde. L'histoire, soutenue par un style incisif et des dialogues habilement menés, souffre toutefois d'un défaut majeur: un manque d'envergure. Cela se traduit par un traitement superficiel des personnages, du rapport à la foi et du genre littéraire choisi. Ne répondant pas réellement aux codes du polar, thriller, roman noir ou roman d'horreur, l'ouvrage pâtit d'une orientation pleutre vers un genre affirmé. Ce manque d'ambition confère au récit une famélique consistance. Si le souhait de l'auteur est de suggérer le sourire ou le rire face à l'horreur, l'entreprise est réussie. S'il s'agit de suspecter ou de condamner toute foi en une prophétie religieuse (même dévoyée), l'essai ne me semble pas concluant tant le développement est léger.
Cet ouvrage achevé, je ne peux que regretter le manque d'ambition narrative de Brian Evenson alors que son imagination aurait pu lui permettre de composer une ode à la barbarie percutante au service d'une intrigue bien ficelée.

Un roman à suivre, en ce qui me concerne ...

Frédéric Fontès

La Terreur de vivre de Urban Waite

 Le roman, traduit de l'anglais par Céline Schwaller, sera publié aux éditions Acte Sud. Va-t'il tenir ses promesses ? Verdict des lecteurs le 06 octobre prochain ...

Ancien repris de justice, Hunt vit depuis vingt ans sur son petit ranch avec ses chevaux. Pour arrondir ses fins de mois, il passe un peu de drogue en contrebande au Canada. Jusqu'au jour où il accepte de passer une grosse quantité. La transaction tourne mal et Hunt devient la proie d'un jeune policier et d'un tueur à gages qui ont à cœur de bien faire leur métier... 

Un premier roman magnifique et sombre, un jeune auteur prometteur et l'un des personnages de psychopathe les plus terrifiants de l'histoire du thriller.



(Merci à Holden et Nico pour l'info)

Frédéric Fontès

Extrêmement fort et incroyablement près de Jonathan Safran Foer

Lecture conseillée par Nathalie Hug. J'ai eu le livre entre les mains, et c'est un superbe et bel objet. Il est traduit par Jacqueline Huet et Jean-Pierre Carasso.  

Oskar, 9 ans, est surdoué, ultrasensible, fou d'astrophysique, fan des Beatles et collectionneur de cactées miniatures. Son père est mort dans les attentats du World Trade Center en lui laissant une clé. Persuadé qu'elle expliquera cette disparition injuste, le jeune garçon recherche la serrure qui lui correspond. Sa quête désespérée l'entraîne aux quatre coins de la ville où règne le climat délétère de l'après 11-Septembre. 

Né en 1977, Jonathan Safran Foer a fait des études de lettres à Princeton. Il vit à Brooklyn avec sa femme et leur fils. Son premier roman, Tout est illuminé, a été adapté au cinéma, il est disponible en Points. 



Frédéric Fontès

lundi 20 septembre 2010

Féroces : the chronicle (in english)

Féroces by Robert Goolrick

A review by Frédéric Fontès

Whether you ignore or deny it, whether you hide or renounce it, the truth will go on its way, propelled by the beatings of a heart whose innocence was stolen, but which clings to life, obstinately.

Robert Goolrick tells us about his story, his loves, his friends, and his trouble.

Red. In Hebrew, it becomes adom, a synonym for Adam, adamus, made of red earth. In Latin, red, or ruber, is related to the Italian river, the Rubicon, and therefore to the phrase : « cross the Rubicon », which means reaching, and sometimes stepping across, the point of no return. That point, the author came very close to it, as many times as the scars on his arms can testify. He dances with life, spares death a few steps, and finally comes back to us through this heartrending testimony.


If Robert Goolrick wasn’t a writer, he would be a painter. His novel, Féroces, would be a triptych ; each painting would stand for a part of the novel. In the first painting, he would describe a bourgeois setting. He would highlight the bright colours of the ladies’s dresses and jewelry. He would play with his brushes to bring to life the plumes of smoke rising from the gentlemen’s cigars. In the second painting, he would slip a few precursory signs of the coming tragedy, by playing on the flames of a fire burning in the hearth, or the amber colour of the drinks. He would scatter a few touches of red, here and there, in fruit or drapes.

Then, gradually, we spectators would start noticing that the sky was not as blue as before, that there weren’t as many smiles on the faces, and that threatening shadows were creeping. That would lead us to the final paiting of the triptych, filled with solitude, terror and blood. Then a semblance of light would return in the artist’s signature, bringing his work to an end. A signature as an echo.

« Such things happen »

And when you fully realize the extent of moral cruelty towards a defenceless child, the sadistic remarks he had to endure, then it’s time for the truth to be revealed in its true colours. The thread of the story merges with the edge of the bloody blade. The shedding of blood stands for the tears that were never shed, to set free an overflowing soul.

« Eat your sandwich, cowboy »

Robert Goolrick has a gift for making a trivial word deep. Through repetitions, he underlines the desperate dimension of this haunted tale. The impression won’t leave the reader until he turns the final page, and even after.

You walk along with the author through a story getting darker and darker, sprinkled with strokes of red. See the tomato and its tender flesh, which cuts as easily as the skin of the wrist. And the painter still dabs a few touches of life in a tale grazed by the ghost of death.

« The summer of our suicides »

As days unravel in a more and more oppressive atmosphere, we become all the more sensitive to the way the author uses his palette, be it to make us laugh, to comfort us, to make us cry or to leave us frozen with terror. Off all the repetitions he uses, the red tomatoes are the most frequent.

Having had the opportunity to read part of the book in English, I took great pleasure in discovering Marie de Premonville’s precision work on this translation. I mentioned the thread of the tale, and the razor blade, and another thread might be considered, that on which the translator makes progress, through Robert Goolrick’s pages, to find the right balance and the right echoes to the original words. The author makes the most of trivial routines, and gives them a particular dimension and strength within the narrative. Here the adapter’s talent does justice to the elegance of the text without lowering or weakening it.

« A persistence of song »

In Féroces, words replace evils. Evils become words. Words from the head, a testimony. And what’s a testimony but evils that hurt and words that survive to be passed on…


dimanche 19 septembre 2010

Baiser d'adieu par Allan Guthrie

À Edimbourg, lorsqu’on a besoin d’emprunter de l’argent, on va trouver Cooper. Et si on ne rembourse pas à temps, on reçoit la visite de Joe Hope et de sa batte de base-ball. Mais maintenant, c’est au tour de Joe d’avoir des problèmes : sa fille adolescente a été retrouvée morte. Un suicide, à première vue, mais il a ses doutes sur la question. Puis sa femme alcoolique est assassinée. Et il est arrêté pour meurtre. Seulement, pour une fois, Joe est innocent, et apparemment la victime d’un coup monté. Aidé par un avocat commis d’office mais généreux, et de quelques camarades qui comptent parmi les vrais durs de durs du pays - dont une prostituée au grand cœur - Joe va essayer de découvrir qui l’a mis dans ce mauvais pas, et de se faire justice. À sa manière.

Traduit de l’anglais (Écosse) par Freddy Michalski

J'aime bien le côté "second couteau" qui va devoir finalement partir en guerre. À suivre en ce qui me concerne ...



Frédéric Fontès

Le Pantheon des savants fous par Daniel H. Wilson & Anna C. Long

Enfilez vos gants de latex, chaussez vos lunettes, trouvez-vous une blouse de labo – pas encore tachée de sang – et arpentons ensemble les couloirs ténébreux du... Panthéon des savants fous.
Le docteur Frankenstein, Marie Curie, le docteur Moreau, le capitaine Némo… Les esprits les plus fascinants de tous les temps méritaient bien de quitter un jour leur laboratoire pour passer sur le divan. Réels ou fictifs, célèbres ou bien œuvrant dans l’ombre, ces hommes et femmes brillants nous dévoilent une série de névroses (ou pire…) presque aussi impressionnantes que leurs incroyables réalisations scientifiques. Vous allez enfin pouvoir explorer leurs traumatismes infantiles, leurs ambitions, succès et échecs, les excentricités qui les caractérisent… et savoir si, vous aussi, vous pourriez figurer au Panthéon des savants fous !

Traduit par Patrick Imbert, illustré par Daniel Heard, couverture de Néjib Belhadj Kacem, publié aux éditions Calmann-Lévy.

Daniel H. Wilson
Né en 1978, spécialiste de la robotique et de l’intelligence artificielle, Daniel H. Wilson a collaboré au New York Times et au magazine Wired. Il est l’auteur de nombreux essais décalés sur la culture populaire scientifique, parmi les lesquels How to survive a Robot Uprising, Where’s my Jetpack ? et le présent Panthéon des savants fous. Il vit actuellement à Portland, dans l’Oregon.
 
Anna C. Long
Diplômée du programme de psychologie clinique infantile de l’université de Washington, Anna C. Long est chercheuse à l’université de Portland.



Frédéric Fontès

samedi 18 septembre 2010

Chronique : Les Chiens du Paradis - Jérôme Fansten (Anne Carrière)


"Disons juste que les enfants qu'on vous fait dans le dos ne sont pas tous des fils prodigues." 


Premier roman, premier coup de cœur, je me régale : c'est noir, cynique, irrévérencieux, poétique, pessimiste, colérique, jouissif, etc. Un roman explosif, une belle claque en matière de polar avec un ton et une voix atypique. À coup sûr l'une des belles surprises de cette rentrée d'octobre qui va poindre son nez ...


Le premier roman de Jérôme Fansten paraitra le 7 octobre 2010, aux éditions Anne Carrière.

– Je viens t’offrir mon cœur.
– J’aime pas les abats.
C’est comme ça que commence mon histoire. Une histoire d’amour. Contrariée, inégale, sans grands lendemains mais inévitable, pour moi en tout cas. Cette femme qui me sauve alors que je patauge encore dans le sang de mes premiers crimes, c’est Maïssa mais je l’appelle le Chat, pour sa façon toute personnelle de lever les fesses quand je lui mordille la nuque. Et puis, il y a sa môme, Lola. J’aurais pas cru, mais c’est un peu pour elle aussi que je suis prêt à tout faire péter. Les pauvres : on a vraiment pas les héros qu’on mérite.
Moi, je m’appelle Herschel Edelweiss, comme la fleur. Inspecteur à la Criminelle, ancien maître ès bombes de la Police nationale et porteur de valises occasionnel. Notoirement leste et pimpant. Bon camarade. Primesautier. Pas du tout le mec qu’on s’attend à voir commettre des horreurs. Même par amour. Comme quoi…




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Frédéric Fontès

mercredi 15 septembre 2010

Chronique : Féroces de Robert Goolrick (Anne Carrière)

Féroces de Robert Goolrick
Kısmet

 
Qu'on l'ignore ou qu'on la dénie, qu'on la cache ou qu'on la renie, la vérité poursuivra sa progression, propulsée par les battements d'un cœur à qui l'on a volé son innocence et qui parvient à s'accrocher obstinément à la vie.

Robert Goolrick nous raconte son histoire, ses amours, ses ami(e)s, ses emmerdes ... (© Charles Aznavour).

« Maintenant et pour les siècles des siècles »

Rouge. En hébreux, il devient adom, synonyme d'Adam, Adamus, fait de terre rouge. Le latin du mot rouge, ruber, a donné naissance à rubicon, du nom du fleuve italien, et à l'expression franchir le rubicon, qui consiste à atteindre et parfois franchir le point de non retour. Ce point, l'auteur va le frôler autant de fois qu'il a de cicatrices sur les bras. Il va danser avec la vie, accorder quelques pas à la mort, pour finalement parvenir jusqu'à nous à travers ce témoignage bouleversant.

« Le sang était d'un rouge riche, plus rouge que je ne m'y attendais. La couleur était belle. Cramoisie. Comme le rouge à lèvres sombre et laqué d'une belle femme.
Dans la lumière, il miroitait. »


Si Robert Goolrick n'avait pas été romancier, il aurait été peintre. Son roman Féroces aurait pu être un triptyque. Chaque partie du tableau correspondant à une partie de Féroces. Il aurait dépeint dans le premier un cadre idéal et bourgeois. Il aurait fait ressortir les couleurs vives des parures et des différentes toilettes de ces dames. Il aurait joué du pinceau pour donner vie aux panaches de fumée qui s'échappent des cigarettes de ces messieurs. Dans le deuxième, il aurait commencé à glisser quelques signes précurseurs du drame à venir, en jouant avec les flammes de l'âtre de la cheminée et la couleur ambrée du contenu des verres. Il aurait glissé un peu de rouge çà et là, via des fruits, ou la draperie d'un rideau.

Et puis au fur et à mesure, on commencerait à voir disparaître quelques sourires, à remarquer que le ciel est de moins en moins bleu et que les ombres deviennent de plus en plus menaçantes. Pour finalement arriver à la dernière partie du triptyque, empreinte de solitude, de terreur, et de sang. Et puis, on retrouverait un semblant de lumière dans la signature de l'artiste, venant mettre un point final à l'œuvre. Une signature qui évoque un écho ...

« Ces choses-là arrivent. »

Et quand on évoque la cruauté morale à l'encontre d'un enfant sans défense, le sadisme des réflexions dont il va faire l'objet, vient enfin le temps où les masques tombent. Le fil rouge de cette histoire va se confondre avec le fil de la lame ensanglantée. Le saignement comme autant de larmes qui n'auront pas été versées. Comme la libération d'un trop-plein. Comme une envie qui n'a que quelques minutes, quelques heures, pour devenir une « enmort ».

« Mange ton sandwich, cow-boy. »

C'est que Robert Goolrick a un don pour exprimer toute la profondeur d'un mot à l'aspect anodin. Certaines répétitions soulignent en effet le côté désespéré et hanté du récit. Une impression qui ne quittera pas le lecteur, même après avoir tourné la dernière page.

On l'accompagne donc dans un récit qui va devenir de plus en plus noir et sombre, peuplé de petites touches de rouge. De celui de la tomate dont la chair s'ouvre aussi tendrement que la peau des poignets. Toujours comme ce peintre qui dissémine quelques touches de vie dans un récit qu'effleure à de multiples reprises le spectre de la mort.

« L'été de nos suicides »

Et devant ces journées qui s'enchaînent dans une atmosphère de plus en plus oppressante, on devient d'autant plus sensible à la manière dont l'auteur va utiliser son panel de couleurs. Couleurs qu'il va exploiter tantôt pour nous faire rire, nous réchauffer, tantôt pour nous faire pleurer, nous glacer. Par l'intermédiaire de quelques répétitions, c'est, entre autres, le rouge des tomates qui revient le plus souvent.

Pour avoir eu l'opportunité de lire une partie du roman dans sa version originale, j'ai également pris un immense plaisir à découvrir le travail de précision de Marie de Prémonville sur cette traduction. On parle du fil de la narration, de la lame de rasoir. On peut aussi parler du fil sur lequel la traductrice se promène durant les pages de Robert Goolrick, pour trouver le bon équilibre et le bon écho au mot d'origine. L'auteur utilise avec force certaines banalités du quotidien mais qui prennent une dimension particulière dans le cœur du récit. C'est où le talent de l'adaptatrice rend toute l'élégance du texte sans jamais le galvauder ou l'amoindrir.

« Cette histoire, je la raconte car je tente de croire, car je crois de tout mon cœur, que toujours demeure l'écho obstiné d'une chanson. »

Finalement Féroces, ce sont des mots qui remplacent les maux. Les maux qui deviennent des mots. Des mots de tête, un témoignage. Et qu'est-ce qu'un témoignage, si ce n'est un ensemble de maux qui blessent, des mots qui survivent et que l'on transmet.






Frédéric Fontès

mardi 14 septembre 2010

En Studio avec les Beatles de Geoff Emerick

 Vous savez qui va se ruer sur ce livre que l'on vient de me conseiller hein hein ? (Merci Fred LG pour le conseil !)

Dans En Studio avec les Beatles, Geoff Emerick relate ses expériences et nous fait visiter l'envers du décor des innovations musicales et des expérimentations sonores d'où résultèrent les meilleurs disques du groupe. En 1962,à l'âge de quinze ans, il décrocha le job de ses rêves en devenant assistant ingénieur du son aux Studios d'Abbey Road. Dès sa deuxième journée de travail, Emerick était présent quand un quatuor dépenaillé venu de Liverpool et nommé The Beatles vint effectuer sa toute première séance d'enregistrement. La chanson, " Love Me Do ", ne tarda pas à grimper dans les hit-parades et, depuis, la musique populaire n'a plus jamais été la même. Au cours des sept années suivantes, il allait travailler aux côtés des Beatles. À l'âge de dix-neuf ans, Emerick devint ingénieur du son en titre et fut chargé d'enregistrer l'album révolutionnaire que fut Revolver. À mesure que le groupe et lui-même repoussaient les limites technologiques de l'enregistrement, il mit au point des méthodes qui donnèrent au son des Beatles une nouvelle couleur.


Frédéric Fontès

Starfish de Peter Watts (2)

Disponible depuis le 09 septembre, ce thriller SF de Peter Watts, Starfish, est traduit par Gilles Goullet. En lisant ce résumé, on pense à la série tv anglaise the Deep, à Deeptstorm de Lincoln Child et à Sphère de Michael Crichton. Miam !

Un huis-clos oppressant au fond des abysses, véritable thriller psychologique.

Peter Watts est né à Toronto au Canada  où il vit toujours aujourd'hui. Biologiste marin de formation, il est  aussi documentariste et écrivain. Il est l'auteur d'une dizaine de  nouvelles et de cinq romans dont le dernier, Vision aveugle a été  nominé dans tous les grands prix de SF. Un style, des obsessions sur  l'humain d'aujourd'hui et une intelligence aiguë caractérisent les  écrits de Peter Watts. Un auteur de SF à suivre de très près?

Une grande multinationale exploite l’énergie géothermale dans les grands fonds de l’océan Pacifique, grâce notamment à des stations sous-marines de contrôle. Mais vivre en huis clos pendant de longs mois n’est pas donné à tout le monde. La société a donc décidé de recruter les seules personnes aptes à subir le stress, la promiscuité, l’isolement et les dangers afférents aux abysses : des hommes et des femmes à la psychologie déviante…
Lenie Clarke est l’une des chefs d’équipe. Comme ses compagnons, elle a d’abord suivi des tests et un entraînement rigoureux, puis subi des altérations génétiques lui permettant d’accoutumer sa vision à l’obscurité, et de respirer dans l’eau lors des sorties hors de la station. Mais elle doit faire face à des conflits terribles avec ses coéquipiers, tous aussi déséquilibrés qu’elle-même. Comment vont-ils tous réussir à survivre en groupe, à affronter les profondeurs de l’océan et à maîtriser leurs pulsions ?

En ce qui me concerne, ça me fait baver...

Le site de l'éditeur : www.fleuvenoir.fr





MAJ : À lire dans la revue Bifrost n°54, la nouvelle "Une niche" de Peter Watts, qui a servit de base à l'écriture de son roman Starfish. J'ai la nouvelle entre les mains, lecture idéale avant d'entamer celle du roman. (Merci à Igor pour l'info). Pour le commander, cliquez ici : http://www.belial.fr/revue/bifrost-54
Frédéric Fontès

À Travers le voile de Kat Richardson


Harper Blaine, détective privée à la petite semaine, mène sa barque tant bien que mal quand un petit truand l’attaque sauvagement et la laisse pour morte… pendant deux minutes, pour être exact. Quand Harper se retrouve à l’hôpital, elle commence à se sentir quelque peu… étrange. Elle voit des choses plus que bizarres, des silhouettes qui se dessinent dans un brouillard gris et confus, des créatures rugissantes, toutes dents dehors. Pourtant Harper n’est pas folle. Sa « mort » a fait d’elle un Arpenteur, un être qui a la capacité de passer de notremonde à une mystérieuse zone intermédiaire où le surnaturel existe bel et bien. Ce nouveau don ou plutôt sa malédiction va l’entraîner dans ce monde de vampires et de fantômes, de magie et de sorcellerie, de nécromanciens et de sinistres reliques… Que ça lui plaise ou non.

Ce roman est le premier d’une série qui compte à ce jour cinq tomes. Cette série de bit-lit met en scène la détective privé Harper Blaine. Cliniquement morte durant deux minutes après une affaire ayant mal tournée, cette jeune femme verra sa vie changer du tout au tout après cet accident. À son réveil, le monde n’est plus tout à fait pareil : en effet, Harper a développé la capacité de se déplacer à travers le Voile, un monde qui se situe entre le nôtre et le monde surnaturel. Ce dernier est habité par les fantômes, les vampires et autres créatures surnaturelles.
C’est un univers où la magie est bien présente. Et c’est malgré elle, que Harper Blaine se retrouve impliquée dans un complot qui menace le Voile.
Mélangeant enquête et fantastique, l’auteur a fait d’Harper Blaine une héroïne moderne qui saura captiver le lectorat français.


Le livre sera disponible le 15 octobre aux éditions Eclipse.



Sources : www.bdfi.net & www.fantasy.fr 
Frédéric Fontès

Jane Yellowrock, Tueuse de Vampires de Faith Hunter

L’année dernière, Jane a frôlé la mort en anéantissant une famille de vampires sanguinaires qui semaient la terreur parmi la population. Après des mois de convalescence, la voilà de retour, prête à se battre à nouveau. Sauf que cette fois, elle a été engagée par ceux qu’elle a l’habitude de tuer : des vampires.
Jane Yellowrock est la dernière de son espèce : une porteuse de peau de descendance cherokee capable de prendre l’apparence de n’importe quel animal et qui traque les morts-vivants pour gagner sa vie. Elle est recrutée par Katherine Fonteneau, l’une des vampires les plus âgées de toute la Nouvelle-Orléans, mère maquerelle du Katie’s Ladies, pour chasser un vampire paria qui s’attaque à ses semblables.
Entre la maison close, pleine de véritables belles de nuit, et un motard Cajun sexy qui arbore une panthère tatouée sur l’épaule et qui réveille son désir, Jane doit rester concentrée pour remplir sa mission… ou la prochaine peau qu’elle devra sauver pourrait bien être la sienne.


Le roman sera disponible le 15 octobre aux éditions Eclipse.

Sources : www.bdfi.net & www.fantasy.fr  Frédéric Fontès

Druide par Olivier Peru

 Pour lire la chronique de Druide, c'est ICI.


1123 après le Pacte.
Au nord vivent les hommes du froid et de l'acier, au sud errent les tribus nomades et au centre du monde règnent les druides. Leur immense forêt millénaire est un royaume souverain d'ombres, d'arbres et de mystères. Nul ne le pénètre et tous le respectent au nom du Pacte Ancien.
Les druides, seigneurs de la forêt, aident et conseillent les hommes avec sagesse mais en cet automne un crime impensable bouleverse la loi de toutes les couronnes. Dans la plus imprenable citadelle du Nord, quarante-neuf soldats ont été sauvagement assassinés sans que personne ne les entende seulement crier. Certains voient là l'œuvre monstrueuse d'un mal ancien, d'autres usent du drame comme d'un prétexte pour relancer le conflit qui oppose les deux principales familles régnantes du Nord.
Un druide, Obrigan, et ses deux apprentis ont pour mission de retrouver les assassins avant qu'une nouvelle guerre n'éclate. Mais pour la première fois de sa vie, Obrigan, l'un des plus réputés maître loup de la forêt, se sent impuissant face à l'énigme sanglante qu'il doit élucider... chaque nouvel indice soulève des questions auxquelles même les druides n'ont pas de réponses. Une seule chose lui apparaît certaine, la mort de ces quarante-neuf innocents est liée aux secrets les plus noirs de la forêt...
 

Pour son premier roman, OLIVER PERU plonge le lecteur dans un univers de fantasy. Nous y suivons l’enquête du druide Obrigan chargé de retrouver le responsable d’une incroyable tuerie : quarante-neuf soldats ont été massacrés au coeur d’une imprenable forteresse sans qu’aucune trace ne soit trouvée. Cet acte barbare va bouleverser l’équilibre politique et l’enquêteur va devoir au plus vite résoudre ce mystère. Ce premier roman mêlant action et enquête est à la croisée d’Au nom de la Rose et de L’Assassin Royal et s’avère être une vraie réussite.

À paraitre aux éditions Eclipse le 05 novembre prochain, 17 euros. Vous pouvez lire le premier chapitre en cliquant ICI.





Frédéric Fontès

dimanche 12 septembre 2010

Triste Flic de Hugo Hamilton

Un flic à la dérive qui reprend du service pour sauver son fils ? Mmmmmmmm ... Traduit par Kathy Holmes. Le roman vient de paraitre en format poche.

On avait fait la connaissance de Pat Coyne dans Déjanté (Éditions Phébus, 2006), on le retrouve aujourd'hui dans cette deuxième aventure en ex-flic mis sur la touche après avoir été blessé dans l'exercice de ses fonctions. Séparé de sa femme Carmel, il vit avec son fils Jimmy, un adolescent qui semble tout prêt à marcher sur les traces de son père. Entre les bières ingurgitées au pub et les séances de thérapie qu'on lui inflige pour tenter de le ramener à la " normale ", Coyne a tout le temps de méditer sur les transformations de l'Irlande, plongée dans les tourbillons de la mondialisation. Mais un sac de billets disparu et des immigrés clandestins roumains vont replonger Coyne dans l'action : il doit défendre son fils accusé de meurtre, se réconcilier avec sa femme, harceler de coups de téléphone anonymes son ancien directeur de banque, et... sauver le monde. Peuplé de personnages aussi truculents qu'émouvants, voici un polar grinçant, dont le héros demeure, contre vents et marées, réfractaire à la modernité ! 


Frédéric Fontès

Nous avions un rêve de Jake Lamar

Un peu de politique, avec une pointe d'anticipation, ça vous intéresse  ? le roman est traduit par Nicholas Masek.

Dans une Amérique future et déjà présente, la guerre contre le crime et la drogue a conduit le pouvoir à ouvrir des camps de rééducation pour les toxicomanes et à multiplier les condamnations à mort. Les exécutions font même l'objet d'un show télévisé à succès. L'instigateur de cette croisade est l'attorney général Melvin Hutchinson, qui a rétabli la pendaison car elle est la forme d'exécution la plus économique. Avec une cote de popularité au plafond, il est en passe de devenir le premier vice-président noir des Etats-Unis. Mais Melvin est un homme complexe qui, entre sa mère, sa femme et sa soeur, n'a pas vaincu ses démons personnels. Il cache un secret qui est en passe de le détruire. Publié aux usa en 1996, ce roman a pour toile de fond un pays rongé par l'intolérance, la colère et la haine, où les rapports entre noirs et blancs sont devenus irrémédiablement conflictuels. Qualifié à l'époque de visionnaire, ce livre s'est révélé étonnamment prophétique vis-à-vis des années Bush. Par la profondeur des thèmes qu'il aborde, ce thriller n'a rien perdu de son actualité. 



Frédéric Fontès

Cripple Creek de James Sallis

Ça c'est une présentation de livre comme je les aime ... Alléchante, non ? traduit par Stéphanie Estournet.

John Turner est un ancien taulard, ancien flic, un temps thérapeute, au passé fait de meurtres et de violence et qui s'est finalement réfugié près d'un lac où il n'aspire qu'à l'oubli. L'endroit semble idéal. A peine installé pourtant, il devient l'adjoint du shérif local et arrête un chauffard qui traversait la ville ivre mort avec 200000 dollars dans son coffre. Au petit matin, alors que personne n'a été prévenu, le prisonnier est " extrait " de sa cellule par un commando qui blesse grièvement deux policiers. John Turner, bien loin de se douter qu'il va libérer les chiens de son passé, part sur la route à la poursuite de cet inconnu désormais en cavale... 



Frédéric Fontès

100% Marvel : Punisher Noir Tome 1



100% MARVEL : PUNISHER NOIR
104 pages, 10,00 EUR
Auteurs : Frank Tieri et Paul Azaceta

New York, années 30. Le caïd Dutch Schultz a déjà du fil à retordre avec le gouvernement et ses "collègues" mafieux comme Lucky Luciano ou Al Capone. C’est donc la cerise sur le gâteau quand un justicier coiffé d'un masque à tête de mort vient faire des ravages dans ses rangs !


Voici un album qui m'a réconcilié avec la collection NOIR de Marvel. Comme quoi, après les calamiteux Wolverine : Noir et Daredevil : Poker menteur, quand l'éditeur confie le projet à un scénariste inspiré, il y a de quoi faire une bonne histoire. Je l'ai lu d'une traite, an appréciant autant les choix narratifs de Tieri que les superbes pages d'Azaceta. Avec Spider-Man Noir : Les illusions perdues (ma chronique est ICI), nous avons à disposition deux albums qui justifient pleinement la création d'une telle collection. Tant que les auteurs parviendront à nous transmettre leur plaisir et leur amusement, on obtiendra des histoires équivalentes.
Jusque là, j'ai fais l'impasse sur les X-Men Noir, Tome 1 : Qui a tué Jean Grey ?, dont je pense que les personnages ne se prêtent pas à ce genre de traitement. Je m'achèterai certainement le Cage Noir et bien sûr, Spider-Man, Tome 2 : Noir annoncé pour le mois de novembre chez Panini.



Frédéric Fontès www.superpouvoir.com

samedi 11 septembre 2010

Chronique : Cellulaire -Stephen King (Albin Michel)

Et s’il y avait de bonnes raisons pour que cellulaire rime avec enfer ?
1er octobre. Dieu trône au paradis, le marché des changes est stable, les avions à peu près à l’heure et Clayton Riddell, un auteur de bandes dessinées, sur un petit nuage. Il vient de décrocher un contrat et l’avenir lui sourit. Mais en quelque seconde, tout bascule dans l’horreur. La cause ? Un phénomène de destruction que déclenche le téléphone portable. Tous les portables… Et qui va plonger le monde dans le chaos, le carnage et les ténèbres. C’est bien dans les affres de la destruction du monde contemporain par les outils de ce même monde que Stephen King nous plonge ici, dans un récit au rythme effroyable qui ne laisse aucun répit au lecteur avant de le conduire au paroxysme de la terreur. 


C'est du très bon King. Son style à évoluer et le résultat est pas mal.

Je recommande la lecture de ce roman, pour la facilité avec laquelle King nous attache à ses personnages, pour le côté désabusé et pour le fait qu'il n'y est pas de Happy End, c'était inconcevable de faire un happy end pour cette histoire apocalyptique.

Voilà, si nous avions besoin de preuve pour dire que Stephen King et John Carpenter ont un univers commun, en voici le meilleur exemple.

Carpenter adore mettre en scène des anti-héros.
Il adore les fins ouvertes.
Il adore le non politiquement correct et ses films dénoncent les travers de la société américaine.
La prouesse de King, c'est de nous présenter cette histoire via une seule paire d'yeux, celle du dessinateur. Donc on ne sait que ce qu'il sait, on ne voit que ce qu'il voit. J'ai vécu l'histoire comme si je voyais cette aventure au travers d'une caméra embarqué sur l'épaule du personnage!
Et c'est un exercice de style assez intéressant. Certains vont geindre en disant "Oui mais on sait pas si, on sait pas ça!" Oui mais c'est ça qui donne cette drôle de sensation en lisant le livre, qui lui donne un coté désabusé, et donc un coté très réaliste.



Lien :  http://club-stephenking.fr



Frédéric Fontès www.4decouv.com

Tony Chu, détective cannibale tome 1 : Goût Décès

Tony Chu, détective cannibale tome 1 : Goût Décès
Date de parution : 08/09/2010 | ISBN : 978-2-7560-2321-2
Scénario : John LAYMAN
Dessin : Rob GUILLORY
Couleurs : Rob GUILLORY
Traduction : Nick MEYLAENDER
Série : Tony Chu, détective cannibale
Collection : CONTREBANDE

RÉSUMÉ DE L'ÉPISODE

L'inspecteur Tony Chu possède un don pour le moins étrange : il est cibopathe. Cela signifie qu'il est capable de retracer psychiquement la nature, l'origine, l'histoire, et même les émotions, de tout ce qu'il mange. Ce qui ne l'empêche pas d'être aussi un policier tout à fait respectable... lorsqu'il ne goûte pas à la victime d'un meurtre afin de découvrir l'identité du coupable et ses motifs.
 Chew (en VO) est le premier comic book à mâcher ! Je n'avais mis mon nez dans la série quand elle a été disponible pour la première fois en américain. Plein d'autres choses à lire, et puis un concept qui, à la base, ne m'avait pas convaincu. Mais depuis, j'ai régulièrement entendu des gens m'encourager à la tenter. C'est chose faite grâce aux éditions Delcourt. Je viens de littéralement dévorer ce tome 1 et je me suis régalé. Pour mettre en scène un personnage dont les pouvoirs s'exercent quand il goûte les choses, il fallait un univers adéquat ... Et c'est le cas ! C'est plein d'humour mais avec un petit discours plus sérieux très intéressant, qui sert de fil rouge durant toute l'histoire. Pour un coup d'essai, c'est un sacré goût décès !

Pour lire quelques pages, faites un clic droit pour ouvrir une nouvelle fenêtre, en cliquant  ICI.


Frédéric Fontès

jeudi 9 septembre 2010

La Lignée de Guillermo Del Toro & Chuck Hogan

En librairie le 7 octobre. Voici ce que j'en disais lors de sa sortie aux éditions des Presses de la Cité :

Guillermo Del Toro est familier de l’univers des vampires. Il a déjà eu l’occasion de nous montrer sa vision moderne des vampires via Blade 2, avec Wesley Snipes. Les prémices de la Lignée sont là : modernisation de la mythologie du vampire, explication scientifique du phénomène, mutation de la créature, arsenal ultra moderne pour la contrer, intégration du phénomène vampire dans les grands moments de l’histoire de l’humanité, etc.

Cette approche scientifique est intéressante dès le début du roman : un avion se pose à l’aéroport JFK mais aucun des occupants ne donne signe de vie. (voir le pilote de la série tv the Fringe). Croyant avoir à faire à une attaque bio-terroriste, les autorités envoient sur place une équipe spécialisée dans les maladies infectieuses …

L’auteur aime utiliser le folklore populaire pour nous montrer ce qui se cache dans l’ombre. Et l’histoire des vampires est un support idéal pour le faire. La formation de l’équipe est symptomatique de ce que veut créer le romancier. Elle sera chargée dans cette trilogie d’affronter le mal et la maladie qui menace de ravager la planète. Elle compte deux scientifiques incarnant le côté rationnel, un pseudo prêteur sur gage qui représente le chasseur Van Helsing qui connaît l’historique du mal qu’ils affrontent, et un dératiseur, qui leur sera d’une grande aide en leur expliquant son art de la chasse au nuisible … Face à eux, le Maitre et un millionnaire qui rêve de la vie éternel … Tour à tour, le lecteur pourra facilement s’identifier à chacun des héros qui représentent une facette des différentes sciences. Facettes que les chasseurs devront maîtriser pour avoir une chance de parvenir à leurs fins. Et pour surtout échapper à la faim des vampires …

Guillermo Del Toro et Chuck Hogan préfèrent oublier le côté romantique du vampire en costard avec deux jolies canines pour mettre en place une propagation qui s’apparente plus à celle d’un virus et d’un fléau. Oubliez le beau gosse, faites place au Monstre ! Danny Boyle avait déjà donné un coup de jeune aux zombies avec 28 jours plus tard. Et Del Toro utilise le même genre de procédé pour incarner son vampire type. En s’éloignant des clichés du genre, il réécrit la mythologie vampire en créant un phénomène que les scientifiques du roman peuvent explorer et tenter de comprendre. Il va expliquer les changements physiologiques qui s’opèrent à l’extérieur et surtout à l’intérieur de l’être contaminé.

Il annonce surtout son plan en nous expliquant très vite que cette introduction n’est que le début d’une première phase de transformation du vampire. Une première « éclosion » qui doit mener à la création d’une seconde génération, plus résistante, plus intelligente et plus en osmose avec le corps qu’elle « vampirise ». Car ici, le vampire est considéré comme un parasite qui prend possession de l’être vivant. En modifiant ses organes internes, il reste très virulent au sein de son hôte, même quand ce dernier est hors d’état de nuire. (Je crois me souvenir que c’était aussi de cette manière que Roberto Rodriguez avait présenté ses envahisseurs dans son remake de l’Invasion des Profanateurs, via des êtres infestés).

Côté reproche, on pourra juste trouver que certains combats à la fin du roman sont assez répétitifs et qu’au final, ce premier tome ne recèle pas de surprises dans son intrigue. Libéré de cette phase de présentation de l’histoire et du casting, le tome 2 permettra aux auteurs de rentrer dans le vif du sujet et de jeter sur la table les véritables grosses cartes de leur(s) jeu(x). 




Frédéric Fontès

Chronique : Vendetta de RJ Ellory (Sonatine)

Vendetta de Roger Jon Ellory (et traduit par Fabrice Pointeau) sera disponible en format poche le 6 octobre prochain.  Voici ce que j'en disais après avoir lu l'édition Sonatine :

« L'astuce, c'est de continuer de respirer ... »

Une douce vendetta.

Il m'a fallut arriver à la moitié du roman pour me rendre compte d'une chose. C'était à quel point je m'étais identifié au héros du roman. Parce qu'en découvrant que j'étais sous le charme d'Ernesto Perez, je découvrais que c'est aussi le moment où le héros commence à voir autrement la personne qu'il a en face de lui. Parce que le témoignage qu'Hartmann écoute, c'est le témoignage que nous écoutons aussi. Et comme le héros du livre, on se retrouve vite subjugué par le récit d'un homme de main qui raconte 50 ans de sa vie.

« Un psychopathe, un homophobe même, mais en même temps, un homme étrangement éloquent et cultivé, attentionné et conscient de la nécessité de la famille, du pouvoir de la loyauté et de la parole donnée. Un paradoxe. Un anachronisme. Un mystère. »

Dans la méticulosité avec laquelle Roger Jon Ellory construit son récit, on se retrouve à mi-parcours de la lecture, bluffé par un élément assez savoureux : en permettant à son lecteur de s'identifier à Hartmann, l'auteur va nous mettre au diapason du personnage et nous faire changer d'opinion sur Perez au fur et à mesure de son témoignage...

Ce n'est pas un simple roman, c'est une épopée, une sorte de testament. C'est lyrique, romantique, hypnotique. Six cent cinquante pages où l'on tombe sous l'influence du tempo imposé par Ernesto Perez, jusqu'à la révélation finale.

Vendetta, est un roman sur la vengeance et sur la famille qui ne pourra pas laisser ses lecteurs indifférents.

« Quando fai i piani per la vendetta, scava due tombe – une per la tua vittima e una per te stesso. »

Il est impossible de ne pas lire les dernières pages avec un grand sourire aux lèvres...




Frédéric Fontès

La Tour Sombre en film & série tv

 Voilà, la Tour Sombre sur les écrans, c'est pour bientôt. Et pour la première fois, les américains vont associer le cinéma et la télévision pour adapter l'immense saga de Stephen King. Imaginez donc une trilogie pour le cinéma et deux saisons pour la série tv. Une saison viendra s'intercaler entre deux films pour faire la jonction.

Et c'est Ron Howard qui se chargera de réaliser le premier film et la première saison de la série tv. Le tout sera écrit par Akiva Goldsman.

Voici ce qu'il ressort du communiqué de presse de NBC :

“I’ve been waiting for the right team to bring the characters and stories in these books to film and TV viewers around the world,” said King.  “Ron, Akiva, Brian along with Universal and NBC have a deep interest and passion for the The Dark Tower series and I  know that will translate into an intriguing series of films and TV shows that respect the  origins and the characters in The Dark Tower that fans have come to love.”

“Building a franchise home for The Dark Tower is an exciting opportunity for this studio,  and we’re thrilled that Stephen has entrusted us to bring his beloved novels to the big  screen,” said Fogelson.

“Stephen King is a brilliant storyteller who creates imaginary worlds that resonate with the  broadest audiences across ages and demographics,” said Gaspin.  “We are thrilled to  partner with our colleagues in the film division and Brian, Ron and Akiva to bring Stephen’s vision to the largest audience possible through this innovative multi-platform  collaboration.”

Howard, Grazer and Goldsman are planning for the first film in the trilogy to be  immediately followed by a television series that will bridge the second film.  After the  second film, the television series will pick up allowing viewers to explore the adventures of  the protagonist as a young man as a bridge to the third film and beyond.  

“We are excited to have found partners at Universal who understand and embrace our  approach to King’s remarkable epic,” said Howard.  “By using both the scope and scale of  theatrical filmmaking and the intimacy of television we hope to more comprehensively do justice to the characters, themes and amazing sequences King has given us in The Dark  Tower novels.  It might be the challenge of a lifetime but clearly a thrilling one to take on and explore.”

“The worlds of Stephen King’s The Dark Tower series are richly detailed, inter-locking and  deeply connected,” said Goldsman.  “By telling this story across media platforms and over  multiple hours—and with a view to telling it completely—we have our best chance of  translating Roland’s quest to reach The Dark Tower onto screen.  We are proceeding with  tremendous excitement, fidelity to the source material and, quite frankly, no small amount of awe at this opportunity.”

“King has created the most visually enthralling places and characters in The Dark Tower,”  said Grazer.  “The synergy created across all the media divisions of our partners at NBC  Universal to tell this remarkable story is ground-breaking and invigorating.  This project  will be one of the most exciting and challenging that I will have ever worked on and I am  thrilled to be a part of it.”
Source : www.stephenking.com

Frédéric Fontès

mercredi 8 septembre 2010

Le Rire du Cyclope de Bernard Werber (2)


 Rendez-vous le 01er octobre avec (ou chez) votre libraire  pour lire le prochain roman de Bernard Werber, aux éditions Albin Michel.


Ingénieux, érudit, curieux, respectueux de ses lecteurs, Bernard Werber nous livre là un roman foisonnant qui se lit d’une traite grâce au suspense savamment distillé autour de la mort mystérieuse d’un humoriste.
Ses deux héros, l’impétueuse Lucrèce Nemrod et le misanthrope Isidore Katzenberg mènent l’enquête chacun à leur manière. C’est l’occasion pour l’auteur cette fois de se livrer lui-même à une fantastique enquête sur le rire.
Pourquoi rit-on ? De quoi rit-on ? Le rire évolue-t-il dans le temps et l’espace ? Est-il le propre de l’homme ? Y a-t-il plusieurs types de rire ?

Bernard Werber propose des réponses, illustrées de blagues choisies parmi celles de ses fans internautes, d’où l’aspect « participatif » de son roman. Celles-ci jouent en contrepoint avec l’intrigue. Le romancier Bernard Werber se mue en infatigable enquêteur des vertus du comique. En toile de fond se dessine une réflexion humaniste sur la création, et l’importance du rire, véritable consolation de notre condition humaine.

Après les origines de l’humanité (Le Père de nos pères) et le fonctionnement du cerveau (L’Ultime secret), l’étrange phénomène du rire est au centre de l’enquête des protagonistes.
Le rire du cyclope, 3ème volet du cycle, est le développement en roman de l’une des nouvelles du recueil Paradis sur mesure (« Là où naissent les blagues »).

« Werber invente des fictions ébouriffées à la bonne humeur contagieuse. C’est brillant, déconcertant, bien documenté. »
Le Figaro, à propos du Père de nos pères


Frédéric Fontès

mardi 7 septembre 2010

Chronique : Artères Souterraines - Warren Ellis (DIable Vauvert)

Artères souterraines de Warren Ellis, aux éditions Au Diable Vauvert

« Quelle petite artère tortueuse vous parcourez-là. »
Les fans du scénariste de comic book Warren Ellis attendaient l’adaptation française de Crooked Little Vein avec impatience. Ce sont les éditions Au Diable Vauvert qui ont publié l’histoire le 26 août dernier, sous le titre Artères Souterraines. Un roman traduit de l’anglais par Laura Derajinski. Chacun y trouvera son compte, que ce soit les fans de l’auteur ou les amateurs de hardboiled. Les premiers seront ravis de suivre les pérégrinations de Michael McGill. Le personnage évolue de nos jours, dans un univers parfois loufoque, qui pourrait être les prémices de celui de Spider Jerusalem, le héros du comic book Transmetropolitan.
Les autres apprécieront le côté rafraîchissant de ce détective privé un peu à côté de ses pompes, à la manière des héros qui ont fait le succès de Donald Westlake. Un héros un peu équilibriste, qui se retrouve bonds après bonds dans des situations de plus en plus incongrues et qui ne devra compter que sur lui-même pour aller de l’avant.
McGill est un poissard qui accepte la mission du chef de cabinet du président américain : remettre la main sur une version secrète de la Constitution des États-Unis, aux vertus magiques. Pour cela, il devra remonter la trace des différents propriétaires de l’œuvre et explorer ces artères souterraines, contenants ce que le continent américain a de plus sombre, de plus fou et de plus grotesque.
Warren Ellis a toujours était fasciné par la transhumanisme. C’est un thème récurrent dans ses comic books, où il aime confronter ses personnages à la possibilité d’améliorer leurs performances pour se transformer en surhomme, par tous les moyens mis à leur disposition.
Ici, c’est l’inverse qui se produit. Ellis confronte un personnage lambda à ce que le genre humain a de plus déviant et toxique pour finalement le sublimer et faire de lui un chevalier sans armure avec une quête. Derniers zestes d’humanité de ce héros mélancolique et pessimiste qui sauvera ses pairs. C’est dingue, jouissif, hilarant. C’est inconvenant, pervers, et terriblement rafraîchissant. Et ce petit doigt d’honneur qu’est la fin du livre est finalement la signature qui nous confirme que l’on a bien navigué pendant 57 chapitres dans l’univers de Warren Ellis.

Frédéric Fontès

Rex Mundi Livre 1 Milady Graphics


En 2005, j'avais fait l'impasse sur la publication du premier tome que les éditions Semic avait publié. Je profite de l'occasion qui m'est donné dans lire un peu plus avec ce Livre 1 qui reprend l'édition TPB des éditions Dark Horse, l'éditeur de la série originale qui avait récupéré la série après Image Comics.

Ce sont les éditions Milady Graphics qui se charge de reprendre la publication du titre en France, avec une nouvelle traduction à la clef et une couverture de Juan Ferreyra. C'est ce dernier qui deviendra l'artiste régulier un peu plus tard. J'ai suivi le titre à ce moment là et je peux vous promettre que les épisodes à venir illustré par l'artiste argentin sont de toutes beautés...

Mais pour le moment, c'est Eric J qui est au crayon et c'est très agréable à lire. Je prend plaisir à suivre les pérégrinations de ce Docteur, à la croisée des chemins entre le Da Vinci Code et Sherlock Holmes, comme le dit Claire Deslandes dans la présentation de cet opus publié sur le site de l'éditeur :

Notre histoire se déroule à Paris en 1933, dans une Europe sous la coupe de l’Église catholique. La sorcellerie est un contre-pouvoir puissant et craint, et l’Inquisition a tous les droits. Quand un mystérieux manuscrit médiéval disparaît de la crypte de la Madeleine, un enquêteur inattendu, le docteur Saunière, se met à sa recherche. Très vite, il se retrouve sur la piste de guildes bien décidées à protéger coûte que coûte leurs secrets, quitte à semer les cadavres sur leur passage.
Rex Mundi est une série extrêmement intelligente, à l’intrigue complexe, aux incroyables rebondissements. Bien sûr, on pense au Da Vinci Code, pour les thèmes abordés, mais Sherlock Holmes n’est pas bien loin non plus, pour la finesse du récit et les surprises qu’il recèle. Et le docteur Saunière n’est pas sans rappeler le célèbre détective. Le Gardien du temple va, j’en suis sûre, vous accrocher. Et comme nous ne voulons ne pas vous faire languir, le volume 2, Le Fleuve souterrain, sortira dès le mois d’octobre !
Le tome deux quant à lui est déjà annoncé pour le 22 octobre prochain :

http://images-eu.amazon.com/images/P/281120430X.08.LZZZZZZZ.jpg

Frédéric Fontès

Thriller Mania : mon poulain


Je viens de jeter un œil sur la sélection des dix finalises et je trouve que ça manque franchement d'originalité dans les pitchs. Un seul a attiré mon attention et j'espère bien qu'il va parvenir à poursuivre l'aventure, il s'agit de Strange Fish par Tom Joad.

L'histoire :
Nous sommes dans le delta du Mississippi, peu de temps avant la seconde guerre mondiale. Caddy est un vieux Blanc solitaire qui vit pauvrement dans le marais. Il s’est toujours tenu soigneusement à l’écart des conflits incessants opposant les Noirs et sa propre communauté. Mais la découverte du cadavre ligoté d’un homme noir, lors d’une partie de pêche, va le bouleverser et l’amener à prendre des décisions qui feront basculer son existence, ainsi que celle de bien des habitants de la ville. Car au lieu de faire celui qui n’a rien vu, comme l’aurait fait n’importe quel autre Blanc du Sud, il va trouver le maire Till –un politicien carriériste aussi connu sous le nom de Dirty Big Bill- pour le sommer d’offrir une sépulture décente à l’inconnu. Loin de chercher à l’aider, le maire essaie d’étouffer l’affaire, de peur qu’elle ne vienne raviver les tensions entre communautés. Il charge donc Sam Taylor, son âme damnée, d’administrer une correction au vieil homme, afin de le contraindre au silence. Caddie est laissé inconscient dans un fossé, mais il s’obstine dans sa démarche, comme s’il s’agissait pour lui de racheter ses propres lâchetés et les crimes odieux commis dans le passé, contre les Noirs. Luttant contre sa répugnance, il entreprend d’enterrer lui-même le cadavre, pour lequel il s’est pris de compassion, afin qu’il ne soit pas livré aux animaux sauvages. Pendant ce temps, la nouvelle de la découverte du corps se répand dans la communauté Noire, qui, ayant encore à l’esprit les scènes de lynchage de la décennie précédente, entre aussitôt en ébullition et réclame vengeance. Le révérend Wilson, soucieux d’apaiser les esprits -mais lui-même psychiquement très instable-, promet solennellement à ses fidèles d’aller chercher le corps et d’organiser pour lui des funérailles publiques. Apprenant cela, les communistes, auxquels les Noirs reprochent leur manque de foi, tentent de se mêler à la cérémonie afin d’en retirer un bénéfice sur le plan politique. Quant au Ku Klux Klan, bien qu’ayant perdu de sa puissance et devant se battre sur plusieurs fronts pour continuer d’exister, il est résolu à faire barrage à ses ennemis héréditaires. L’ordre est donné par le Grand Titan en personne de faire disparaître Big Bill, qu’il ne juge pas à la hauteur des événements. Une poignée d’hommes est chargée de cette basse besogne, mais le destin en a décidé autrement, et si le maire trouve effectivement la mort, c’est d’une manière bien différente. Ainsi, de tractations secrètes en règlements de compte sanglants, le climat de la ville ne va cesser de se dégrader, et les esprits de s’échauffer, jusqu’au coup de théâtre final qui va plonger les habitants dans la stupeur…

Pour lire les six premiers chapitres, cliquez ICI et surtout, votez pour lui !

Frédéric Fontès