mardi 31 mai 2011

Chronique : En votre honneur de James Patterson (JC-Lattès)

Mon avis sur Polars Pourpres :
Pas de doute, James Patterson sait faire des livres dont les pages se dévorent littéralement. Ce dernier opus ne déroge pas à la règle. Mais l'attraction n'est plus Alex Cross, c'est évident. Les monstres qu'il affronte sont bien plus intéressants que les aléas du personnage, qui sonnent encore une fois comme du déjà lu. À noter qu'il faut avoir lu le reste de la série pour en apprécier la teneur, puisque En votre honneur revient sur les plus grands adversaires du héros depuis ses débuts.
Les pages se tournent toutes seules, c'est bien du James Patterson. Mais ce nouvel opus me confirme une chose que j'avais déjà ressentie avec le précédent : le personnage d'Alex Cross n'est plus aussi captivant qu'au début. Ces ennemis lui font de l'ombre. Faire revenir sur l'échiquier un des plus importants ennemis du personnage est à la fois prévisible et intéressant : prévisible parce que dès le début, on sait comment ce dernier va faire l'impossible. La série n'a jamais été aussi intéressante que depuis que l'on connait l'identité du Cerveau. Il fallait bien s'attendre à ce que l'auteur s'en resserve pour doper de nouveaux l'intérêt de sa série.
Déception en ce qui concerne la fin, j'ai l'impression que Patterson se débarrasse un peu trop facilement d'une menace pour lé héros, comme avec la fin du Boucher. Le héros est tenu en échec pendant 99 % du roman et puis pshitt. Pas mal scénariste de BD font la même erreur : il crée un adversaire redoutable à leurs héros, que rien ne peut arrêter, quasi omnipotents. Et la seule manière de redonner la main à leur personnage principal, c'est de mettre le vilain hors d'état de nuire en un claquement de doigt.
Mais bon, on aura certainement l'occasion de retrouver certains de ces nouveaux monstres ... Si j'en crois les résumés des prochains épisodes, Patterson semble déterminer, à l'image du Cerveau, à mettre la pression sur Alex Cross ...
Et si finalement, Le Cerveau était le véritable héros de la série ? Et si le Cerveau n'était en fait que l'incarnation littéraire de .. James Patterson ?!!



Frédéric Fontès

lundi 30 mai 2011

La Dernière bagnarde de Bernadette Pécassou-Camebrac (Flammarion)

Je viens de lire un article dans le Parisien du jour, qui évoque en préambule Papillon d'Henri Charrière. Il n'en fallait pas plus pour attirer mon attention. La Dernière bagnarde de Bernadette Pécassou-Camebrac est disponible depuis le 13 avril dernier aux éditions Flammarion.

En mai 1888, Marie Bartête, à l'âge de vingt ans, embarque sur le Ville de Saint-Nazaire. Elle ne le sait pas encore, mais elle ne reverra plus jamais sa terre de France. On l'envoie au bagne, en Guyane. Bien sûr, elle a été arrêtée plusieurs fois pour de petits délits, mais elle a connu la prison pour cela. Pourquoi maintenant l'expédie-t-on à l'autre bout du monde ? Reléguée. La France ne veut plus d'elle. Sur le bateau, elle rencontre Louise, persuadée qu'on les emmène au paradis. Là-bas, on dit qu'il fait toujours beau et qu'elle se mariera. Mais l'illusion sera de courte durée. Le voyage de six semaines à fond de cale, les mauvais traitements et l'arrivée en terre inhospitalière achèvent de la convaincre que c'est bien l'enfer qui l'attend. Et que, malgré la bonne volonté de sœur Agnès et de Romain, jeune médecin de métropole, personne ne l'en sortira jamais. 

C'est le destin de cette prisonnière du bagne de Saint-Laurent-du-Maroni que fait revivre ici Bernadette Pécassou-Camebrac. Elle met en scène d'une écriture énergique et sensible le sort tragique de ces femmes abandonnées de tous, que l'histoire a tout simplement oubliées.



Frédéric Fontès

jeudi 26 mai 2011

Zoo City de Lauren Beukes (Eclipse)

Le concept est intriguant, à suivre en ce qui me concerne ... À paraitre le 30 juin prochain.

Dans un Johannesburg fantastique, où les criminels se retrouvent affublés d’un animal symbiotique dont ils doivent prendre soin, Lauren Beukes nous offre une vision surprenante et magnifique de l’Afrique du Sud.
Zinzi arbore un paresseux symbiotique sur le dos, une sale habitude de faire des arnaques et un talent rare pour trouver les choses perdues. Mais quand les flics lui confisquent sa dernière paie, elle doit se tourner vers le job qu’elle déteste le plus : retrouver les personnes disparues.
Engagée par Odi Huron, un producteur renommé, pour retrouver une pop star pour ado disparue, elle pense avoir son ticket de sortie de Zoo City, la ville où les pires criminels d’Afrique du Sud et leurs compagnons animaliers symbiotiques tentent de survivre.
Au lieu de cela, Zinzi doit s’enfoncer dans les bas-fonds de la ville, ravagés par la magie et la criminalité, où elle devra faire face aux sombres secrets de différentes vies passés… dont la sienne.


« Zoo City est une réussite d’un auteur extrêmement prometteur. [Ce roman] possède une écriture superbe et un scénario surprenant. J’ai été totalement séduit. »
— Cory Doctorow, auteur de Little Brother et For the Win

« [Lauren Beukes] écrit mieux que ce que je peux faire dans mes meilleurs jours. Si les mots étaient des balles, elle serait un sniper dans un monde de tireur du dimanche, jetant ses idées et ses images sur nous avec une précision foudroyante, ne ratant rien, ni personne. Je suis sa carrière de prêt et je lirai ses romans tant que je peux tenir un livre. »

— Bill Willingham, auteur de la série Fables

« Beukes nous livre ici une aventure passionnante, mélangeant les styles narratifs, et élevant à bout de bras le genre du fantastique à de nouvelles hauteurs. »
— Publishers Weekly (Starred Review)

« Un mélange énergique et imaginatif de sci-fi, fantasy et thriller noir… Beukes a créé un monde crédible et dérangeant […] Zoo City est un must pour tous les amateurs du genre. »
— 5***** et SFX Recommended, SFX Magazine

« À lire absolument ! »
— 4****, SciFi Magazine

Frédéric Fontès

Les Revenants de Whitechapel de George Mann (Eclipse)

Les Revenants de Whitechapel (The Affinity Bridge), premier roman de George Mann, traduit par Pierre-Paul Durastanti pour les éditions Éclipse, sera publié le 30 juin prochain.

Les Revenants de Whitechapel (Les Enquêtes Extraordinaires de Newbury & Hobbes, tome 1)

Bienvenue dans un Londres victorien, étrange et dangereux. Chaque jour, de nouvelles découvertes technologiques viennent améliorer la vie des Londoniens: des dirigeables sillonnent le ciel alors que des automates sont à leur service. Mais sous le vernis du progrès se cachent de sombres événements.
Sir Maurice Newbury et sa charmante assistante Miss Veronica Hobbes doivent enquêter sur le crash d’un dirigeable et la disparition de son pilote automate, tout en investiguant sur les apparitions mystérieuses d’un policier fantôme à Whitechapel...



« Cette histoire fantastique vous invite à visiter un Londres surprenant qui étonnerait même Sherlock Holmes. »
— Barnes & Nobles

« Les fans du travail d’Alan Moore apprécieront les descriptions de Mann : ses asiles victoriens, ses bas-fonds sordides et ses soirées aristocratiques. »
— Strange Horizons

« Mann est au premier rang de la nouvelle génération d’auteurs anglais qui vont changer les choses. »
— SFRevu.com

« Un roman particulièrement plaisant qui capture l’esprit de Sherlock Holmes. »
– SF Signal

Frédéric Fontès

Désolations de David Vann (Gallmeister)

Le second roman de David Vann (après Sukkwan Island) sera publié le 01 septembre prochain, aux éditions Gallmeister. Désolations est traduit par Laure Dérajinski.

Sur les rives d’un lac glaciaire au cœur de la péninsule de Kenai, en Alaska, Irene et Gary ont construit leur vie, élevé deux enfants aujourd’hui adultes. Mais après trente années d’une vie sans éclat, Gary est déterminé à bâtir sur un îlot désolé la cabane dont il a toujours rêvé. Irene se résout à l’accompagner en dépit des inexplicables maux de tête qui l’assaillent et ne lui laissent aucun répit. Entraînée malgré elle dans l’obsession de son mari, elle le voit peu à peu s’enliser dans ce projet démesuré. Leur fille Rhoda, tout à ses propres rêves de vie de famille, devient le témoin du face-à-face de ses parents, tandis que s’annonce un hiver précoce et violent qui rendra l’îlot encore plus inaccessible.

Après Sukkwan Island, couronné par le Prix Médicis 2010, le second roman de David Vann est une œuvre magistrale sur l’amour et la solitude. Désolations confirme le talent infini de son auteur à explorer les faiblesses et les vérités de l’âme humaine.

À propos du livre

En 2010, le premier roman de David Vann a été l’un des temps forts de l’année littéraire : lauréat du prix Médicis étranger, prix des lecteurs de L’EXPRESS, Sukkwan Island a été le 10e roman étranger le plus vendu en France.
Tout ce qui a fait de Sukkwan Island un ouvrage si puissant et si justement encensé se trouve ici plus dense et profond... Portraits de vies déçues et de rêves brisés, Désolations est plus intense encore que le dernier ouvrage de Jonathan Franzen qui, en comparaison, ressemble à un soap opera.
THE TIMES (LONDRES)
Désolations explore des territoires qu’aucun autre roman ne parvient à effleurer. Avec l’exactitude magnifique de sa prose, son regard infaillible pour le détail, David Vann nous transporte en un endroit plus profond, plus originel, bien plus éblouissant de vérité que le monde éclairé par le soleil.
THE NEW YORK TIMES BOOK REVIEW
Bouleversant, puissant... Poser ce livre pourrait vous épargner, mais il vous sera impossible d’en arrêter la lecture, tout comme il vous sera impossible d’en refuser la vérité.
LOS ANGELES TIMES

Frédéric Fontès


Chronique : Druide d'Olivier Peru (Eclipse)


« Druide éclipse la concurrence du genre, en mêlant dans un univers fantasy, thriller et onirisme qui font écho à des romans références tels que Le Nom de la Rose ou La Compagnie des Menteurs de Karen Maitland. » Frédéric Fontès, www.4decouv.com

Voilà, je me décide enfin à chroniquer le livre d'Olivier. Je ne vais pas changer mes habitudes, je ne vais donc pas vous résumer l'intrigue. Par contre il m'est impossible de ne pas évoquer l'immense plaisir que j'ai eu à faire la connaissance de ces personnages. Et cette satisfaction, je ne l'ai pas éprouvé seulement dans la rencontre mais dans le temps que j'ai passé en leur compagnie. À priori, je ne suis pas un amateur d'heroic fantasy. Je suis donc particulièrement fière de pouvoir dire que l'un des premiers romans à me mettre le pied à l'étrier est celui d'Olivier.
Combien d'auteurs et de maisons d'éditions peuvent se vanter d'avoir produit un premier roman d'une telle qualité ? Tout est déjà là : le style, le tempo, la caractérisation et la richesse des personnages, les voix, l'intrigue, la mythologie de cet univers. C'est épique, à la fois gigantesque et tellement humain, c'est onirique et cinématographique, envoutant et effrayant. C'est un livre qui compte. Vous savez, c'est le genre d'histoire dont vous gardez des images longtemps après avoir tourné la dernière page. Olivier Peru tape un grand coup avec un roman qui mérite l'attention du plus grand nombre. Pour les fidèles lecteurs qui suivent régulièrement mes conseilles de lecture, je vous invite vivement à tenter l'aventure. Que vous soyez amateur du genre ou pas, Druide ne vous laissera pas indifférents. Druide va vous enchanter, promesse d'un baratineur de livres !

Disponible aux éditions Éclipse depuis le 05 novembre, 17 euros. Vous pouvez lire le premier chapitre en cliquant ICI.





Frédéric Fontès

dimanche 22 mai 2011

Adieu de Jacques Expert (Sonatine) 2


2001, Chatenay Malabry. Une mère, son fils et sa fille sont retrouvés assassinés à leur domicile. Une famille apparemment sans histoires. Le père est porté disparu. Est-il lui aussi une victime ou bien le coupable ? Les recherches s’organisent, sous la direction du commissaire Lancelier. Un mois plus tard jour pour jour, c’est au tour d’une seconde famille, tout aussi ordinaire, d’être abattue dans des circonstances identiques. Là aussi le père reste introuvable. Presse, politique, police, les avis sont unanimes, un tueur en série est à l’œuvre. Seul Lancelier s’entête à concentrer tous ses efforts sur la piste des pères, qu’il soupçonne d’être à l’origine des massacres. Devant son obstination, et son manque de résultat, son supérieur et ami, le commissaire Ferracci est obligé de lui retirer l’affaire. Commence alors entre les deux hommes un combat larvé, chacun s’efforçant de démontrer sa propre vérité, un combat qui tourne bientôt à l’obsession et qui ne prendra fin que dix ans plus tard avec la révélation hallucinante d’une incroyable réalité.

Après avoir été grand reporter, Jacques Expert a été producteur et rédacteur en chef pour Tf1, puis directeur des Magazines de M6. Depuis 2001, il est Directeur Général adjoint de Paris-Première. Ses trois derniers romans policiers La Femme du monstre (2007), La Théorie des six (2008) et Ce soir je vais tuer l’assassin de mon fils (2010), parus aux Éditions Anne Carrière, ont été unanimement loués par la presse et accueillis très favorablement par le public.

Ce nouveau sujet fait suite à celui mis en ligne le 04 avril dernier.

Frédéric Fontès

vendredi 20 mai 2011

Les portes de l'ombre de Gilles Vidal (Les 400 Coups)

 Le nouveau roman de Gilles Vidal, Les portes de l'ombre, est disponible depuis le 19 mai, dans la collection Coups de Tête des éditions Les 400 Coups.

Suicides radicaux et spectaculaires, morts accidentelles inconcevables, Chanelet l’océane se trouve percutée de plein fouet par une étrange « épidémie » qui frappe ceux dont l’âme est noire, ceux qui sont dépourvus de la moindre miette de charité, ceux dont les penchants sont les plus tordus. Comme si un archange de la mort était descendu sur Terre pour en gommer à jamais la miséricorde. Le Mal n’a pas dit son dernier mot. Son bras armé vient rétablir le désordre sous l’identité d’un tueur à gages au sang froid. Le désabusé commissaire Marc Berchet, flanqué de son fidèle capitaine Samir Hadji, a du mal à s’y retrouver dans cette hécatombe sanglante. Aidé par les visions d’une médium et par la curiosité d’une psychiatre, le coeur réchauffé par une certaine Lude, Berchet parviendra-t-il à détricoter les mailles du mystère ? 



Frédéric Fontès

Prends garde au toréador de Robert Crais

Je viens enfin de me procurer un exemplaire de ce livre. C'est seulement le troisième exemplaire que je vois passé depuis le début de cette année. L'un d'eux était vendu à plus de 100 euros pièce, l'autre à 4€...
Traduit par Paul Kinnet pour Gallimard dans la collection Série Noire, c'est la version française de The Monkey's Raincoat, premier opus des aventures du duo Elvis Cole/Joe Pike.

Tout s'en mêlait: la drogue, un impresario de Hollywood assassiné ou kidnappé, un enfant en otage, un couple mal marié... et un Sud-Américain pétroleux, malhonnête, probablement protégé en haut lieu, et qui se croyait toujours le grand toréro qu'il avait peut-être été.


Frédéric Fontès

jeudi 19 mai 2011

Chronique : 658 de John Verdon (Grasset)

658 de John Verdon est une mécanique implacable. L'auteur nous embarque, en compagnie de son héros David Gurney, dans la course à la résolution de différentes énigmes. Et les réponses sont là, sous nos yeux. Si vous aimez mettre votre sens de la déduction à l'épreuve, c'est le livre idéal. En espérant que c'est le premier opus d'une série, tant le personnage principal est attachant. 10/10.
Mon avis sur Polars Pourpres.

 Beaucoup de personnes semblent déçues par la fin du roman. Je pense vraiment que l'identité du tueur est vraiment secondaire ainsi que ses motivations ou que sa genèse. Le livre provoque un tel engouement au près du lecteur pendant 95% du livre que l'on peut vraiment lui pardonner ce qui pourrait être assimilé à des pétouilles... 

Il y a un tel boulot de fait sur la profondeur psychologique des personnages du livre que ça ne doit pas gâcher le plaisir de lecture. Parce que l'intérêt de ce livre, c'est bien le parallèle qui s'opère entre le héros et le lecteur, chacun tentant de trouver la solution, l'un avant l'autre et vice versa. La comparaison avec la prestidigitation m'a fortement enthousiasmé. On se retrouve avec le héros a tenter de trouver des solutions. C'est une interaction super intéressante et c'est pour cela que je conseille vivement la lecture du livre. 

Arriver à une telle qualité de caractérisation des personnages n'est pas monnaie courante dans le roman policier. Et se retrouver embarqué dans cette course à l’énigme est vraiment jubilatoire. John Verdon va vous faire dévorer son livre, vous captiver, vous faire réfléchir et surtout vous forcer à être actif dans votre lecture. N'est-ce pas le plus important dans ce type de roman ? C'est définitivement un très bon conteur d'histoire et j'attends son prochain roman avec une grande impatience. Je conseille vivement la lecture de 658.


http://www.658-lelivre.fr/


Frédéric Fontès

Chronique : Une Femme Simple et Honnête de Robert Goolrick

À l'occasion de la sortie en poche chez Pocket du roman Une Femme simple et honnête de Robert Goolrick, je remet en ligne la chronique que je lui avais consacré pour sa sortie aux éditions Anne Carrière.
Such things happen.

Ce superbe roman de Robert Goolrick, une Femme simple et honnête, est une fable sur la perte de l'amour. Un petit opéra de 411 pages.

Que devient une âme dans le corps d'un être que l'amour a quitté ? Qu'éprouve-t-il à l'évocation des souvenirs de la passion et de la chaleur du corps de l'autre ? Que fait-il quand il a l'occasion de se repentir ? Qu'est-il prêt à subir pour avoir une nouvelle chance ?

«Il est des choses auxquelles on échappe, pensa-t-il. Mais contre la plupart d'entre elles on ne peut rien, et le froid en fait partie. On n'échappe pas à ce qui est écrit pour nous, surtout au pire. La perte de l'amour. La déception. Le fouet aveugle de la tragédie.»

C'est avec charme et lyrisme que Robert Goolrick nous dépeint cette histoire ayant pour cadre un coin du Wisconsin, à l'aube de l'hiver 1907. L'auteur excelle à nous faire partager les tourments de son richissime héros, Ralph Truitt mais il l'est tout autant avec l'autre héroïne du livre, Catherine Land. Il parvient à merveille à incarner en Catherine la profondeur et la complexité d'une femme hantée et tout aussi tourmentée que son futur compagnon.

Cette faculté qu'a l'auteur à plonger dans les recoins les plus intimes de l'âme de Catherine Land nous fera à la fois frémir et espérer, comme Truitt.


«Il se rappelait la première fois qu'il avait vu le bras nu d'une femme. La première fois qu'une femme avait dénoué ses cheveux rien que pour lui, la cascade riche et saisissante de la chevelure, et ce parfum de savon et de lavande. [...] Il sentait encore la chaleur de son premier baiser. Il avait aimé tout cela. Autrefois, rien d'autre ne comptait pour lui. Tout le sens de sa vie était contenu dans les appétits de son corps»

La trouvaille aussi de ce livre est éditoriale. Les éditions Anne Carrière ont eu la riche idée de confier l'adaptation de ce roman à Marie de Prémonville. Elle retrouve ici un univers qui lui sied à merveille, où chaque mot à son importance et son évocation, doux comme la soie ou piquant comme la morsure du froid.

Une femme simple et honnête, c'est l'histoire des ruines de deux vies, d'un vieux jardin italien et des obsessions qui poussent des êtres à vouloir changer les choses, à vouloir les venger aussi, sans se soucier des conséquences.

Ce côté irrévocable saute aux yeux en cours de lecture, comme cela avait était le cas en lisant la Ballade du Café Triste de Carson McCullers. Les personnages s'engagent dans un sentier qui va les mener à la tragédie. Ils ont alors à ce moment un œil particulier sur ce qui les entoure.

Le narrateur également va profiter de cette torpeur pour insuffler à son récit de la poésie, de la philosophie et de l'amour. Parce que pour dépeindre au mieux la tragédie, le pessimisme, la vengeance et la trahison, il faut aussi pouvoir exprimer la passion, l'optimisme, l'amour et la dévotion.

En nous présentant les tragédies des vies respectives de Ralph et de Catherine, Robert Goolrick permet à quelques rayons de soleil de s'immiscer et d'éclairer leurs espoirs et leurs rêves. Et c'est cet équilibre que l'auteur va parvenir à maintenir, jusqu'à la dernière page du roman. Jusqu'à ce que la vérité du cœur l'emporte sur tout le reste.

Ces choses là arrivent.

Frédéric Fontès





Frédéric Fontès

Le Club de Leonard Michaels (Christian Bourgois)

On m'a offert un exemplaire de ce roman il y a quelques jours de cela. Un conseille de lecture très enthousiaste, du coup, je suis curieux de le dévorer ... Le roman a été traduit par Céline Leroy pour les éditions Christian Bourgois.

Des gens ont lu ce livre comme une allégorie, comme de la misogynie ou de la propagande. Je voulais seulement décrire ce qui est vrai parmi certains hommes. C'est tout. 
(Leonard Michaels)


Selon Leonard Michaels, l'humour est l'instrument idéal pour décaper le monde ou relever ses bizarreries. Que ce soit sur une dizaine de pages ou en trois phrases, ces récits sont toujours remarquables.
(Amaury da Cunha, Le Monde)

Une exploration de la violence , de la folie, des malentendus sexuels et amoureux, de l'effroi et du rire. Un observateur précis de la comédie qui éternellement se joue, que l'on se joue. Un écrivain.
(Olivier Renault, Art Press)


Frédéric Fontès

samedi 14 mai 2011

Portes ouvertes de Ian Rankin (Masque)

C'est le 21 septembre prochain que les éditions du Masque publieront le nouveau roman de Ian Rankin, Portes ouvertes, traduit par Stéphane Carn.

Trois compères décident de voler des tableaux à l’occasion de la journée « Portes ouvertes » de la National Gallery d’Edimbourg. Mike, 37 ans, a fait fortune en créant des logiciels informatiques. Il s’ennuie ferme, et est fasciné par Calloway, un ancien camarade d’école qui est devenu un gangster renommé. Robert Gissing, directeur de l’Institut d’Art, va bientôt prendre sa retraite et a envie d’un cadeau de départ plus substantiel qu’une montre en or. Et Allan, le banquier, rêve d’accrocher deux œuvres bien précises chez lui. Seulement, monter un casse requiert des compétences, pas seulement de la matière grise. Et des relations dans le milieu. Tout se complique très vite, surtout lorsqu’il faut louer les services d’un étudiant pour réaliser des faux… L’engrenage se révèle infernal, mais le trio a de la ressource. 

Expert en fausses pistes et retournements de situation, Rankin mène avec éclat cette fable immorale, et nous surprend jusqu’au bout.



Frédéric Fontès

La Géométrie du tueur de Laura Sadowski (Odile Jacob)

Le quatrième roman de Laura Sadowski sera publié le 27 mai prochain, aux éditions Odile Jacob.

Voilà deux ans que la fille unique de Mathis Clay’h, avocat, a disparu une nuit sans laisser de traces. Depuis, divorcé, dépressif et insomniaque, il tente de surmonter sa douleur en assurant des permanences pénales qui le font errer des parloirs des commissariats aux couloirs des tribunaux. L’apparition soudaine d’un tueur en série et maître chanteur, dont le procès est imminent, va le plonger dans un effroyable dilemme : réussira-t-il à faire acquitter ce psychopathe criminel pour obtenir la vérité sur la disparition de sa fille ? Et si elle était toujours en vie ?

Saisissant et haletant, le nouveau roman judiciaire de Laura Sadowski nous entraîne dans une enquête terrifiante doublée d’une quête bouleversante.




Frédéric Fontès

La Baronne meurt à cinq heures de Frédéric Lenormand (Lattès)

Le roman de Frédéric Lenormand vient de recevoir le Prix Arsène Lupin 2011 de la Littérature Policière. Félicitations à l'auteur et à l'éditeur Jean-Claude Lattès.

"Le Prix Arsène Lupin 2011 de la Littérature Policière a été décerné cette année à Frédéric LENORMAND pour son roman "La Baronne meurt à cinq heures", et remis le 13 mai dans les jardins du Clos Arsène Lupin à Etretat. Les membres du Jury, présidé cette année par Monsieur Jean des Cars, étaient présents pour féliciter l'heureux lauréat qui était venu, accompagné de son éditeur, Mme Isabelle Laffont.
Monsieur Alain Decaux, parrain du Prix , était lui aussi présent, accompagné de son épouse.
Mme Boespflug-Leblanc, petite-fille de Maurice Leblanc et Monsieur Jean des Cars ont ensuite a remis la dotation récompensant l'écrivain.

Un cocktail préparé par le Domaine Saint-Clair a ensuite suivi la cérémonie qui a bénéficié d'un beau soleil et d'une ambiance très conviviale.

L'Association du Clos Arsène Lupin remercie la municipalité d'Etretat et le Conseil Général de Seine Maritime pour leur précieuse collaboration.  http://www.arsene-lupin.com/utile/eve.php
 
Le bien-être de Voltaire est menacé. On a retrouvé sa protectrice, la baronne de Fontaine-Martel, assassinée dans son lit, et pour l’heure aucun suspect. S’il ne veut pas se retrouver à la rue en ce froid février 1733 (ou pire, à la Bastille !), il lui faut faire preuve de ressources et retrouver le criminel avant que celui-ci n’aille s’en prendre à d’autres honnêtes gens, lui par exemple… Heureusement, de ressources, Voltaire n’en manque pas. Car il sera bientôt rejoint par Émilie du Châtelet ! Brillante femme de sciences, enceinte jusqu’au cou, elle va l’accompagner dans son enquête, résolvant plus d’une énigme. Mais leur mission n’est pas sans dangers : il leur faudra affronter de redoutables héritières en jupons, des abbés benêts, des airs de flûte assassins, des codes mystérieux, et un lieutenant-général de police qui guette la première occasion d’embastillonner notre philosophe…

Un roman historique à la fois rigoureux et très amusant, qui répond avec brio aux engouements du public : Frédéric Lenormand a un ton et une plume qui donnent aux personnages une répartie et une vivacité rares. Après le succès des 16 volumes du Juge Ti, la réputation de l'auteur n'est plus à faire... 

Frédéric Fontès 

Drood de Dan Simmons (Robert Laffont)

Le nouveau roman de Dans Simmons, Drood, sera disponible le 25 août prochain aux éditions Robert Laffont et traduit par Odile Demange.

9 juin 1865. Charles Dickens, alors âgé de 53 ans et au faîte de son art et de sa gloire, regagne Londres en secret en compagnie de sa maîtresse à bord du train de marée. Soudain, à Staplehurst, l'Express déraille. Tous les wagons de première classe s'écrasent en contrebas du pont, à l'exception de celui de Dickens. Indemne, « l'écrivain le plus célèbre du monde », comme on le surnomme, tente de se porter au secours des survivants. Au fond du ravin, sa route croise celle d'un personnage à l'allure spectrale qui va désormais l'obséder : Drood.
De retour à Londres, Dickens confie le secret de son étrange rencontre à son ami Wilkie Collins, écrivain lui aussi, à qui il reviendra de relater les dernières années de la vie de celui qu'il appelle, avec autant d'admiration que d'ironie, l'Inimitable. À la poursuite de Dickens, qui a cessé d'écrire pour hanter les bas-fonds - cryptes, cimetières et catacombes - de Londres, Collins cherche à comprendre quels rapports unissent désormais l'Inimitable et l'inquiétant Drood. Mais peut-on vraiment porter foi au récit halluciné de Collins, opiomane en proie à la paranoïa ?


Les dernières années de la vie de Charles Dickens revisitées par Dan Simmons : une odyssée sombre et terrifiante, le récit d'une lente descente aux enfers.

« Un voyage éblouissant dans un inextricable dédale à la lueur des becs de gaz et un portrait ténébreux des minotaures tourmentés qui y vivent. »
Guillermo del Toro


Inspiré par Le Mystère d'Edwin Drood, le roman mythique que Dickens laissa inachevé à sa mort en 1870 - cinq ans jour pour jour après son accident de train -, Drood nous entraîne dans le Londres interlope de Jack l'Éventreur et des sciences occultes. Huit cents pages de frisson et d'envoûtement garantis. Haletant, complexe et étourdissant, le nouveau chef-d’œuvre de Dan Simmons fera bientôt l'objet d'une adaptation cinématographique réalisée par Guillermo del Toro (Le Labyrinthe de Pan, Hellboy).


 Frédéric Fontès

L'Origine du silence de Jed Rubenfeld (Fleuve Noir)



Après L'Interprétation  des Meurtres, voici la suite du roman de Jed Rubenfeld, L'Origine du silence, que les éditions Fleuve Noir vont publier le 08 septembre prochain. 
Elles prendront la suite des éditions Panama pour publier ce second opus. 


Frédéric Fontès

vendredi 13 mai 2011

Le Soleil sous la soie par Eric Marchal (Anne Carrière)

Le nouveau roman d'Eric Marchal sera publié le 08 septembre aux éditions Anne Carrière. Après les deux tomes d'Influenza (Prix Carrefour Savoirs 2009),  Le Soleil sous la soie est l' épopée d'une terre, d'une époque et d'une profession.
Le Soleil sous la soie est un irrésistible "Urgences au XVII ème siècle".
Dans les dernières années du XVII ème siècle, un des plus petits Etats d'Europe, le duché de Lorraine, se relève de l'occupation française et des guerres dans l'espoir de connaître une génération de paix. Nicolas Déruet est chirurgien ambulant. Son destin va basculer le jour où il rencontre Marianne Pajot, accoucheuse à Nancy.
Emprisonné à la suite d'une opération où le patient est décédé, Nicolas est obligé de s'exiler dans les armées de la coalition, en guerre contre les Turcs. Des campagnes lorraines aux steppes hongroises, des masures abandonnées aux ors des palais royaux, il connaîtra le destin hors norme d'un homme guidé par l'amour et l'ambition de révolutionner la médecine.

Dans ce roman, Éric Marchal s'empare d'un thème passionnant, la rivalité féroce à l'époque entre les médecins de la faculté et les chirurgiens-barbiers. Les premiers utilisent l'immense pouvoir de leur corporation pour maintenir les seconds dans le statut de simple exécutants des actes médicaux.
Une des spécificités du roman est de nous faire partager les nombreuses opérations que réalise Nicolas Déruet, tirées de cas réels, documentées grâce aux comptes rendus d'alors.
L'auteur a aussi déterré des pépites historiques : le statut des Roms dans l'Europe du XVII ème siècle, les joueurs professionnels du jeu de paume, la ménagerie disparue de Versailles, Joseph Urfin, l'homme sauvage... viennent corser un morceau d'histoire déjà captivant dans ses conflits et ses enjeux.



 MAJ du sujet avec la chronique TV de Gérard Collard :


Frédéric Fontès

Comme ton ombre par Elizabeth Haynes (Presses de la Cité)

Je suis passé à côté de ce roman, lors de sa parution le 07 avril dernier aux éditions des Presses de la Cité. Le pitch est assez intriguant, j'aime beaucoup ...

Imaginez qu'avant de pouvoir rentrer chez vous, vous soyez obligé de faire le tour du bâtiment afin de vérifier que tout est normal. Imaginez qu'une fois dans le hall de votre immeuble, vous deviez vous assurer six fois que la porte d'entrée est bien fermée. Un, deux, trois, quatre, cinq, six. Et que si vous êtes interrompu en plein rituel, il faille tout recommencer. Imaginez que, arrivé dans votre appartement, vous tourniez la poignée de votre porte six fois dans un sens, puis six fois dans l'autre pour vous sentir en sécurité. Que vous restiez plusieurs minutes derrière la porte, à l'affût du moindre bruit dans la cage d'escalier. Et que, tous ces contrôles effectués, vous commenciez une ronde chez vous. Fenêtres, rideaux, tiroirs, tout doit passer au crible de votre attention. Imaginez aussi que vous ne puissiez faire les courses que les jours pairs et pratiquer un sport les jours impairs, mais à condition que le ciel soit nuageux ou qu'il pleuve. Bienvenue dans l'univers paranoïaque de Cathy, une jeune Anglaise à qui la vie souriait jusqu'à ce qu'un soir elle fasse une mauvaise rencontre...

 L'Anglaise Elizabeth Haynes est analyste criminelle pour la police britannique. Véritable plongée dans l'angoisse d'une jeune femme qui se sent traquée au quotidien, "Comme ton ombre", son premier roman, déroule un suspense implacable. 



Frédéric Fontès

Une si petite mort de P.J. Parrish (Calmann-Lévy)

 Le nouveau roman de la collection "Robert Pépin présente ..." sera publié le 14 septembre prochain, aux éditions Calmann-Lévy.

Le privé Louis Kincaid n’a jamais aimé travailler pour les riches. Oui, les trottoirs de Palm Beach sont d’une blancheur étincelante, les Bentley qui roulent dans les rues sont superbes et la côte de Floride est d’une beauté à couper le souffle, mais pour lui, tout cela est bien superficiel. On ne sait pas, par exemple, ce qui se passe dans les chambres de ces dames. L’escorte masculine Mark Durand, lui, le savait, et lorsque son corps est retrouvé décapité dans un enclos à vaches et que Reggie Kent, une autre escorte masculine, est très vite accusé du meurtre et emprisonné, Louis Kincaid décide de s’attaquer au problème. Ce qu’il découvre alors achève de le convaincre : le pouvoir corrompt, certes, mais plus troublant, voire déchirant, il fait disparaître jusqu’à l’humanité de gens qui, apparemment pleins de réussite, ne vivent que dans la solitude et le malheur. Et lorsqu’il remonte la piste de tous ces meurtres – car il n’y en a pas eu qu’un –, il ne peut que constater l’étendue de cette corruption et la grande misère de ces femmes délaissées. 


P. J. Parrish est le nom de plume de deux sœurs : Kristy Montee, une ancienne rédactrice de presse de Fort Lauderdale en Floride, et Kelly Nichols, qui a longtemps travaillé dans les casinos et vit à l’autre bout du pays, dans le Michigan. Kelly s’occupe de la partie intrigues sanglantes, Kristee travaille surtout les personnages. Beaucoup de bon vin et de séances de Skype dans leur superbe collaboration ! L’auteur ainsi constitué a remporté onze prix littéraires, dont deux Shamus Awards et un Anthony, et a été sélectionné pour les Edgars. 



Frédéric Fontès

Les Lames de Mo Hayder (Presses de la Cité)

Les Lames, le nouveau roman de Mo Hayder, sera publié le 01er juin prochain. Il sera traduit par Jacques Morin.


Comment faire pour survivre lorsque, du jour au lendemain, on se retrouve sans ressources ? Voilà une question qui n’avait jamais traversé l’esprit de Sally jusqu’à ce que son mari la quitte. Pour cette femme au foyer discrète et effacée, il est temps de prendre les choses en main. Car Millie, sa fille, est en danger. L’adolescente subit en effet depuis quelque temps le chantage d’un dealer qui lui réclame beaucoup d’argent. De plus, depuis qu’une jeune fille des environs a été sauvagement assassinée après avoir été violée, Sally ne peut s’empêcher de trembler pour Millie. Afin de l’aider à rembourser sa « dette », elle accepte de travailler comme gouvernante pour un homme d’affaires richissime à la tête d’un empire pornographique. C’est le début pour elle d’une descente aux enfers dans laquelle sa soeur Zoë, inspecteur de police à Bath, qu’elle a perdue de vue depuis des années, s’apprête à la rejoindre…

Frédéric Fontès

Tant que nous n'aurons pas de visage de C.S. Lewis


C'est le 15 septembre prochain que les éditions Anne Carrière publieront Tant que nous n'aurons pas de visage

Il s'agit d'une nouvelle traduction d'un texte de Clive Staples Lewis, Till We Have Faces, publié une première fois en France en 1995, sous le titre Un visage pour l’éternité, mais qui, semble-t-il, était passé relativement inaperçu. 


Deux éditions seront disponibles, une "adultes" et une "adolescents", traduites par Marie de Prémonville. La première sera agrémentée d'une préface de François Rivière. 


Présentation de l'édition avec la préface :
Orual, fille aînée d'un roi barbare, se souvient de sa jeunesse et adresse un ultime défi aux dieux sous la forme de confessions qu'elle espère que des hommes "plus sages" liront un jour pour juger de sa vindicte.
Éduquée à la philosophie par son mentor grec, l'enfant a développé très tôt un esprit de résistance aux croyances du royaume, dominé par le culte tyrannique de la déesse Ungit.
Foi, trahison et repentir, rythment le récit de ses bouleversantes réminiscences, marquées par le sacrifice de sa demi-sœur et par sa propre accession au trône, guidée par la volonté farouche de sortir son peuple de l'obscurantisme. 


Présentation de l'édition jeunesse :
Le roi de Glome a trois filles : Orual, la malaimée, Redival, jalouse et belliqueuse, et enfin Istra, enfant dont la beauté surnaturelle et les dons de guérisseuse vont bientôt lui valoir l'adoration du peuple et l'ire de la déesse Ungit et de son clergé.
Après une saison terrible de sècheresse et de famine, le roi, acculé par les prêtres, consent à offrir Istra en sacrifice au monstre de la montagne, créature de la déesse.
Pour venger sa sœur, Orual se lance dans une lutte acharnée contre son propre père, les traditions de son royaume et la tyrannie d'Ungit. Elle ne pourra compter dans sa quête que sur deux alliés : le Renard, son précepteur grec qui rêve de faire d'elle une monarque éclairée, et Bardia, la capitaine des gardes, qui l'aidera à devenir une guerrière accomplie.




Frédéric Fontès

mercredi 11 mai 2011

La nuit des enfants rois (The Prodigies) de Bernard Lentéric (Editions N°1)

Il s'agit de la réédition du best-seller culte de Bernard Lentéric à l'occasion de la sortie du prodigieux film d'animation en 3D relief, THE PRODIGIES- LA NUIT DES ENFANTS ROIS, le 25 mai 2011, dans toute la France.

Cela se passe, une nuit, dans Central Park, à New York : sept adolescents sont sauvagement agressés, battus, violés. Mais ces sept-là ne sont pas comme les autres : ce sont des enfants génies.
De l'horreur, ils vont tirer contre le monde une haine froide, mathématique, éternelle. Avec leur intelligence, ils volent des centaines de millions de dollars, ils accumulent les crimes parfaits. Car ces sept-là ne sont pas sept : ils sont un.
Ils sont un seul esprit, une seule volonté. Celui qui l'a compris, Jimbo Farrar, lutte contre eux de toutes ses forces. A moins qu'il ne soit de leur côté... Cela, personne ne le sait. Alors, si ces sept-là n'étaient pas sept, mais huit ? S'ils étaient huit, le monde serait à eux et ce serait la nuit, la longue nuit, LA NUIT DES ENFANTS ROIS.

mardi 10 mai 2011

Les Héritiers de Stonehenge par Sam Christer (Ma Éditions)

Traduit par Véronique Gourdon et Pascal Aubin, ce roman de Sam Christer (pseudo de Michael Morley, l'auteur de Spider aux éditions First) est à paraitre le 07 juin prochain chez Ma Éditions.

Frédéric Fontès

Huit jours avant le solstice d'été, un homme est massacré sur le site antique de Stonehenge, au cours d'un sacrifice à glacer le sang, devant une assemblée de fidèles cagoulés. Quelques heures plus tard, l'un des plus célèbres chasseurs de trésors du monde se suicide dans son manoir. Il laisse à son fils, l'archéologue Gideon Chase, avec lequel il était brouillé, une mystérieuse lettre. Formant équipe avec une intrépide policière du Wiltshire, Gideon ne tarde pas à découvrir une société secrète – une antique légion internationale entretenant depuis des millénaires le culte de Stonehenge. Avec à sa tête un nouveau chef charismatique et impitoyable, la secte accomplit maintenant des sacrifices humains rituels dans une terrifiante tentative pour percer le secret des pierres. 

Truffé de codes et de symboles, parcouru d'un suspense sans relâche et de détails fascinants sur l'histoire d'un des lieux les plus mystérieux du monde, Les héritiers de Stonehenge est un thriller à succès capable de rivaliser avec le meilleur de Dan Brown. Le genre du « conspiracy thriller » s'est déjà attaqué à Léonard de Vinci, à l'Atlantide et aux pyramides – mais jamais, jusqu'à présent, à Stonehenge. Construit autour d'un concept rivalisant avec les plus importants ouvrages du genre, ce roman éblouira quiconque s'intéresse à l'un des mystères les plus fascinants du monde.

lundi 9 mai 2011

Maelström de Stéphane Marchand (Flammarion)

Je suis curieux de voir ce que donne ce Maelström, nouveau roman de Stéphane Marchand, qui est paru le 04 mai dernier aux éditions Flammarion.

Le pitch est alléchant, va-t-il tenir ses promesses ? À suivre ...

" Je suis venu vous dire que vous allez mourir. Signé : le Maestro. "

Cette inscription tracée en lettres de sang sur le mur de son salon bouleverse Harold Irving, un écrivain dont la vie part en lambeaux. S'engage alors un terrifiant jeu de massacre orchestré par le Maestro. Pris au piège de ce tueur machiavélique et sans limites, Harold va s'unir à Dexter Borden, un flic du FBI, et Franny Chopman, un médecin légiste, pour tenter d'enrayer la mécanique d'une implacable vengeance. Mais comment échapper à un monstre qui a tout prévu, tout planifié, anticipé la moindre de vos réactions ? 

Entre Dexter et Californication, Maelström vous entraîne de San Francisco à Philadelphie dans ses courants irrésistibles.

Frédéric Fontès







La 3ème édition du Salon international du Livre de Poche à Saint-Maur-des-Fossé les 18 et 19 juin 2011

Les 18 et 19 juin prochain, la ville de Saint-Maur-des-Fossés et la librairie La Griffe Noire organisent la 3ème édition du Salon International du Livre de Poche sur le parvis de Saint-Maur-Créteil. Cette nouvelle saison se précise avec déjà 110 auteurs inscrits. Cette version 2011 sera placé sous le signe du coup de cœur.

Qui dit salon, dit prix et récompenses. Cette année le jury sera composé de Marina Carrère d’Encausse (médecin et animatrice sur France 5), Valérie Expert (journaliste et animatrice sur LCI), Laura Massi (journaliste à France télévision), Christian Millau (journaliste et auteur), André Kaspi (Maire-adjoint délégué à l’art, à la culture et au patrimoine historique de la Ville de Saint-Maur-des-Fossés), Nicolas Vidal (rédacteur en chef de BSC News), Jean Casel (co-fondateur de La Griffe Noire), sous le parrainage du généticien Axel Kahn.

Voici la liste des ouvrages sélectionnés par la Griffe Noire et la mairie de Saint-Maur-des-Fossés. Il y a 4 catégories.

Prix du Roman étranger :
- Un matin je suis partie : Voyages d’une femme indépendante de Alice Steinbach aux éditions Folio
- La confrérie des mutilés de Brian Evenson aux éditions 10-18
- Le cœur glacé d’Almudena Grandes aux éditions Le livre de poche
- Grand-mère déballe tout d’Irène Dische aux éditions du Points

Prix du Roman français :
- La grand-mère de Jade de Frédérique Deghelt aux éditions J’ai Lu
- Contes à faire rougir les petits chaperons de Jean-Pierre Enard aux éditions Folio
- Artémisia : Un duel pour l’immortalité d’Alexandra Lapierre aux éditions Pocket
- Tom, petit Tom, Tout petit homme Tom de Barbara Constantine aux éditions Le livre de Poche


Prix du Roman Policier – Thriller :
- Vendetta de R.J. Ellory aux éditions Le livre de Poche
- Le mambo des deux ours de Joe R. Lansdale aux éditions Gallimard
- La tête de Pancho Villa de Craig Mc Donald aux éditions 10-18
- Fakirs de Antonin Varenne aux éditions du Points

Deux Prix Coup de cœur jeunesse seront décernés à :
- Ne pleure plus petit roux de Mymi Doinet aux éditions Nathan
- Mon copain dragon de Ephémère au éditions Rageot


Un prix spécial coup de cœur sera décerné au livre Le paradis des femmes de Ali Bécheur aux éditions Elyzad afin de soutenir cet petit éditeur.

MAJ avec la liste des invité(e)s :


Romans
–– Agnès Abécassis – Livre de Poche
–– Jérôme Attal – Stéphane Million Éditeur
–– Olivier Barrot – Gallimard
–– Djilali Bencheikh – Elyzad
–– Laurent Binet – Livre de Poche
–– Sophie Chauveau – Gallimard
–– Barbara Constantine – Livre de Poche
–– Catherine Cusset – Gallimard
–– Anne-Marie Garat – Actes Sud
–– Bruno Godard – Pocket
–– Philippe Jaenada – J’ai Lu
––  Fouad Laroui – J’ai Lu
–– Arnaud Le Guilcher – Pocket
–– Justine Lévy – Livre de Poche
–– Yamen Manai – Elyzad
–– Sophie Marvaud – Livre de Poche
–– Anne-Laure Morata – Le Masque
–– Katherine Pancol – Livre de Poche
–– Jean Teulé – Pocket
–– Valérie Tong Cuong – J’ai Lu / Livre de Poche
–– Thanh-Van Tran-Nhut – Piquier
–– Rebecca Wengrow – BSC Éditions
–– Robyn Young – Pocket
 
Polars
–– Alexis Aubenque – Livre de Poche
–– Michèle Barrière – Livre de Poche
–– Patrick Bauwen – Livre de Poche
–– Fabrice Bourland – Pocket
–– Jérôme Camut – Livre de Poche
–– Maxime Chattam – Pocket
–– Jean D’Aillon – J’ai Lu
–– Régis Descott – Livre de Poche
–– Ingrid Desjours – Pocket
–– Doa – Gallimard Folio Policier
–– RJ Ellory – Livre de Poche
–– Jacques Expert – Livre de Poche
–– Claire Favan – Points Seuil
–– Caryl Férey – Gallimard Folio Policier
–– Bob Garcia – J’ai Lu
–– Karine Giebel – Pocket
–– Nathalie Hug – Livre de Poche
–– Hervé Jourdin – Pocket––Gilles Legardinier – Pocket
–– Henri Loevenbruck – J’ai Lu
–– Dominique Manotti – Gallimard Folio Policier
–– Nadine Monfils – Gallimard
–– Valentin Musso – Points Seuil
–– John-Erich Nielsen – Head over hills
–– David S. Khara – 10-18
–– Laura Sadowski – Odile Jacob
–– Thierry Serfaty – J’ai Lu
–– Jean-Marc Souvira – Pocket
–– Maud Tabachnik – J’ai Lu / Livre de Poche
–– Franck Thilliez – Pocket
 
Essais-Biographies
–– Stéphane Audeguy – Folio Gallimard
–– René Backmann – Gallimard
–– Hélène Carrère d’Encausse – Livre de Poche / Points Seuil / Pluriel
–– Marina Carrère d’Encausse – Hachette pratique
–– Matei Cazacu – Tallandier
–– Anne Cazaubon – Casterman
–– Jean-Pierre Coffe – Pocket / Livre de Poche
–– Patrick de Funès – J’ai Lu
–– Philippe Delorme – Tallandier
–– Bénédicte Desforges – J’ai Lu
–– Claude Dubois – Tempus
–– Michel Erman – La Table Ronde
–– Jean Favier – Pluriel / Livre de Poche
–– Olivier Germain Thomas – Folio Gallimard
–– Pierre Jaskarzec – J’ai Lu
–– Alexandre Jevakhoff – Tallandier
–– Axel Kahn – Pocket / Points Seuil
–– Jean-François Kahn – Points Seuil
–– Didier Le Fur – Perrin Tempus
–– Corine Sombrun – Pocket
–– Michel Winock – Perrin Tempus

Jeunesse
–– Stéphanie Alastra – Auzou (Illustratrice)
–– Arnaud Almeras – Bayard
–– Jean-Philippe Arrou-Vignod – Gallimard
–– Elisabeth Brami – Éditions Thierry Magnier
–– Éléonore Cannone – Rageot
–– Olivier Chapuis – Hatier
–– Stéphane Daniel – Rageot
–– Catherine de Lasa – Gallimard
–– Marie Depleschin – Points Seuil
–– Philippe Diesmunsch – Lito
–– Mymi Doinet – Hatier
–– Catherine Dolto – Gallimard Giboulées
––  Éphémère –Rageot
–– Mélanie Edwards – Bayard
–– Pierre Fouillet – Hatier
–– Bénédicte Guettier – Gallimard (Illustratrice de l’âne Trotro)
–– Philippe Gourdin – Éditions l’Officine
–– Nathalie Infante – Éditions Marie Louise (Illustratrice)
–– Sandrine Locard – Petite Fripouille (Illustratrice)
–– Philippe Lecaplain – Albin Michel
–– Olivier Lhote – Lito
–– Sylvie Mathuisieulx –Hatier
–– Catherine Missonnier – Rageot
–– Fabienne Pierron – Petite Fripouille (Illustratrice)
–– Romuald – Gallimard (Illustrateur)
–– Rémi Stefani – Casterman
–– Geronimo Stilton – Albin Michel
––  Philippe Henri Turin – L’École des Loisirs (Illustrateur)
–– Jean-François Van Campo – Éditions Thierry Magnier
–– Laurence Van Gysel – Petite Fripouille
–– Nicolas Van Gysel –Petite Fripouille
–– Odile Weurlesse – Hachette Jeunesse

Parents
–– Françoise Devillers – Hachette / Albin Michel
–– Aldo Naouri – Odile Jacob
–– Franck Senninger – Jouvence
–– Stephan Valentin – Jouvence

Sciences-Fiction
–– Pierre Bordage– J’ai Lu / Livre de Poche
–– Melany Fazi – Gallimard
–– Norbert Merjagnan – Gallimard

Les invités du Café littéraire
–– Alexandra de Broca – Robert Laffont
–– Lionel Davoust – Critic
–– Hayat El Yamani – Anne Carrière
–– Christian Millau – Éditions du Rocher

Charlie Hebdo
–– Luz
–– Cabu
–– Laurent Léger
–– Honoré…

Frédéric Fontès

dimanche 8 mai 2011

La Trilogie Tempest : Les Ennemis du Temps t.1 de Julie Cross (Seuil Jeunesse)

Jackson est bloqué dans le passé. Après avoir assisté, impuissant, à l’assassinat de sa petite amie Holly, il a fait un bond deux ans en arrière. Car Jackson peut voyager dans le temps…Perdu avec ses secrets dans une époque qui n’est pas la sienne, Jackson retrouve Holly plus jeune de deux ans. Il tombe de nouveau sous le charme et brûle de la séduire et de la protéger. Il veut maintenant utiliser son pouvoir pour changer le cours de l’histoire et sauver Holly. Ses voyages vont lui permettre de découvrir l’existence d’une branche secrète de la CIA, baptisée TEMPEST, à laquelle son père appartient. TEMPEST traque les Ennemis du temps, d’autres voyageurs du temps qui poursuivent des objectifs mystérieux… Une lutte s’engage, au cours de laquelle Jackson en apprendra beaucoup sur lui-même et sa famille.

À paraitre le 08 septembre 2011, aux éditions Seuil Jeunesse.

Frédéric Fontès

jeudi 5 mai 2011

Chronique : Avant d'aller dormir de Steve Watson (Sonatine)

Un secret est un des nombreux passagers clandestin qui se blottit parmi nos souvenirs.

Qu'est-ce qu'une vie, si ce n'est une succession de souvenirs. Souvenirs que l'on peut lier à des expériences. Que se passe-t-il quand cette faculté de lier les souvenirs fait défaut ? Quand ce que vous avez fait la veille ne peut plus être lié à votre expérience puisque vous ne pouvez pas vous en souvenir ? Quel est le point commun entre un secret et un souvenir ?

secret --> caché --> clandestin --> enfermé --> furtif --> intime --> souvenir <-- intime <-- furtif <-- enfermé <-- clandestin <-- caché <-- secret

Sur ses bases nous allons découvrir dans Avant d'aller dormir que le pire pour l’héroïne, Christine, peut autant se cacher dans ce qu'elle va découvrir de son passé via son cahier que dans ce que le présent et le proche futur lui réserve ...

Avec ce carnet qui va lui servir de guide, elle va enquêter sur son propre passé, sur sa propre vie. Sa personnalité prend corps au fil des pages qu'elle tourne. À la fois en tant qu'individu et en tant que personnage de fiction. Ce support lui permet de verbaliser le savoir qu'elle engrange au fur et à mesure. C'est le livre dans le livre. Puisque c'est aussi de cette manière que le lecteur découvre la personnalité de Christine. C'est comme cela qu'il va avoir de l'empathie pour elle. Qu'ils s'incarnent même. Personnage et lecteur.

L'auteur part d'une base assez intéressante. En règle générale, dans un roman, un écrivain va utiliser à un moment donné un levier qui rafraichit la mémoire de son lecteur. Il va trouver une astuce narrative pour pouvoir introduire ce passage dans son histoire. Steve Watson va consacrer la totalité de son roman à jouer avec ce processus. Il va doublement y travailler puisqu'en rafraichissant la mémoire de son lecteur, il en fait de même avec son personnage. Comme l’héroïne, vous aller lire et poser le livre. Vous allez vous replonger dans sa lecture et reprendre l'histoire où vous l'aviez laissé. Vous allez de nouveau actionner la machine à souvenirs et à secrets.

Un roman nait véritablement quand il grandi peu à peu dans l'imagination de son lecteur. Ce sont les confidences successives que vous révèlent un romancier qui vont vous aider à construire les souvenirs que vous allez engranger de la première à la dernière page.

Chacune des phases oubli/souvenir/oubli sont autant de cycles que de doubles de l’héroïne. Le concept du jour sans fin qui se répète à l'infinie. D'autres vies, d'autres expériences, qui ne sont liés entre elles que part le souvenir, que par le cahier, donc. Comme si ces vies alternatives représentées une autre facette de ce qu'elle est actuellement. Sa perte de mémoire la prive de racines. Et c'est avec les mots qu'elle inscrit jour après jour dans son carnet, qu'elle va pouvoir s'encrer de nouveau dans la réalité. Et donc quitter peu à peu « sa » réalité.

C'est ce qui est fascinant dans ce livre. Steve J. Watson joue autant avec sa création qu'avec son lecteur. Les codes de l'écriture se mêlent aux éléments de son intrigue. L'outil de l'écrivain devient celui de son personnage. Comme dans l'Homme qui disparaît de Jeffery Deaver, quand ce dernier utilise la prestidigitation pour « armer » l'ennemi qui affronte ses personnages récurrents et pour balader son lecteur. Le romancier devenant à son tour prestidigitateur.

L’héroïne est lectrice de sa propre vie. Elle est également la narratrice de cette histoire. À la fois actrice et spectatrice. À la fois celle qui crée ses souvenirs et celle qui les détruits la nuit venue. Elle est quotidiennement son pire ennemi. Sauf quand elle commence à se poser des questions...

Je suis content d'avoir eu l'occasion de relire une traduction de Sophie Aslanides, qui n'est certainement pas étrangère à la qualité des rouages de cet belle mécanique qu'est le roman de Steve Watson.

Steve J. Watson n'est pas le premier à jouer sur le thème de la perte de la mémoire. Au cinéma, pour n'en citer que deux, il y a eu Memento de Christopher Nolan et Troubles de Wolfgang Petersen. En littérature, impossible de ne pas citer Hématome de Maud Mayeras, La Mémoire Fantôme de Franck Thilliez et plus récemment Enquête sur la disparition d'Emilie Brunet par Antoine Bello (que je n'ai pas encore lu).
Et pour le côté « répétitif », je vous conseille le film Un jour sans fin de Harold Ramis et les roman Replay de Ken Grimwood et L'anneau de Moebius de Franck Thilliez.

En ce qui concerne la conclusion de ce roman, je suis resté un peu sonné. D'un côté par les révélations assez surprenante que l'on découvre en même temps que l’héroïne. Et de l'autre par l'étrange sensation de « déjà lu ». J'évoque rarement des éléments de l'intrigue dans les chroniques que je publie mais je vais un peu empiéter sur cette règle pour donner mes impressions durant la lecture des dernières pages du livre. Je vous invite donc à ne pas lire ce qui va suivre, si vous ne voulez pas être influencé par ce que je vais aborder, même si je m'efforce de ne pas faire de révélations. 

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Je n'ai pas pu m'empêcher de penser à la fin d'un excellent thriller français que j'ai lu il y a quelques années de cela. C'est très probablement le fruit du hasard mais il faut reconnaître que si ce roman français était sorti après le livre de SJ Watson, j'aurai été le premier à me poser des questions sur les sources d'inspiration du dit-auteur. Impossible de ne pas lier les deux histoires quand on les connait. Je suis donc curieux de lire les réactions des autres lecteurs et lectrices à ce sujet.

Frédéric Fontès






Chronique de Carte Blanche de Jeffery Deaver (Flammarion)

La personne qui a décidé de confier l'écriture d'une nouvelle aventure de James Bond à Jeffery Deaver a eu une véritable idée de génie. Et ce n'est pas un hasard si c'est son roman, Le Rectificateur, qui a, entre autres choses, permis cela. L'auteur a eu Carte Blanche pour faire ce qu'il sait faire de mieux : multiplier les rebondissements, ne jamais laisser le lecteur sur sa faim et surtout, surprendre et nous donner du plaisir. Malgré de légères longueurs à la fin, c'est du grand art !

 Recruté par une agence spéciale créée à la suite du 11 septembre et des attentats de Londres, James Bond est envoyé en Serbie, sur la piste d’un Irlandais soupçonné de préparer une catastrophe meurtrière. À peine a-t-il repéré sa cible que le déraillement d’un train lui prouve qu’il a affaire à un adversaire hors du commun. Il a moins d’une semaine pour découvrir ce que l’homme trame avec son patron, un personnage aux habitudes étranges, qui dirige une entreprise florissante de traitement des déchets. Sur leurs traces, l’agent 007 est entraîné jusqu’au Cap, aux confins de l’Afrique, dans une diabolique course contre la montre. Avec l’audace et l’intelligence qu’on lui connaît, et l’aide de quelques jolies femmes, Bond brave les limites de la légalité. Mais jusqu’où un agent secret peut-il aller lorsqu’on lui donne carte blanche ?

«Le meilleur auteur de thrillers psychologiques du moment.»
- The Times

Jeffery Deaver est né en 1950 à Glen Ellyn, près de Chicago, et vit en Caroline du Nord. Avant de se consacrer à l’écriture, il a d’abord été journaliste – tout comme Fleming –, puis juriste. Maître incontesté du roman policier, Deaver est l’auteur de vingt-huit livres, vendus dans le monde entier à plus de vingt millions d’exemplaires. Avec Carte blanche, il signe un James Bond aussi savoureux que palpitant, maniant avec brio les codes du genre et l’actualité brûlante de notre époque.








Frédéric Fontès

lundi 2 mai 2011

Le Requiem des abysses de Maxime Chattam : la chronique

La seconde partie du diptyque de Maxime Chattam, Le Requiem des Abysses, qui fait suite à Léviatemps, est véritablement captivante. Une fois le livre ouvert, il devient difficile de le refermer.

Il semble tellement supérieur au premier que l'on peut se demander ce que cela aurait donné si ce Requiem avait ouvert le bal, tant il est évident qu'il est la véritable locomotive de cette histoire en deux parties.

On retrouve avec plaisir Guy et Faustine, qui vont être vite rattrapés par les démons qu'ils croyaient avoir laissé derrière eux à Paris.
En véritable maestro des pulsions criminelles, "il" avait orchestré la symphonie du sang et du temps. Un requiem de la civilisation. Il avait su sonder les plus profonds abysses de chacun, et en avait joué en virtuose. Lui, l'incarnation des excès, le maître des abysses.
La première partie du récit situé à la campagne va progressivement ramener le lecteur dans ce qui est le cœur de l'intrigue de Maxime Chattam, la seconde partie venant boucler la boucle avec Léviatemps. C'est malin, ça joue avec des twists bien connus des amateurs du genre en baladant le lecteur comme il se doit et en lui offrant un final savoureux.

Seul bémol à mon humble avis : cette volonté de vouloir faire commettre les pires horreurs à l'une ses âmes sensées incarner le mal absolu. Non comptant de lui faire dépecer ses victimes, l'auteur a trouvé utile de le rendre également nécrophile. J'ai bien reconnu dans ces rares passages insoutenables l'auteur de la nouvelle effroyable Le fracas de la viande chaude

L’archétype de l'ogre dans les thrillers doit-il toujours aller de plus en plus loin dans l'horreur pour mériter son titre d'incarnation du mal. Doit-il à chaque agissement prouver sa dépravation pour faire comprendre à celles et ceux qui tentent de le stopper, qu'il est particulièrement malveillant ? En gros, est-ce que le mal incarné doit-il être absolument et régulièrement excessif dans l'escalade de ses agissements pour nous convaincre de sa capacité à nuire ? En ce qui concerne le cas précis de ce Requiem, je n'en suis pas convaincu.

Guy de Timée, peut être moins agaçant que lors de sa première apparition, va avoir beaucoup de travail. Le duo qu'il forme avec Faustine devient particulièrement attachant. Surtout quand on découvre les nombreux points communs qu'il a avec un autre duo de personnages écrit par l'auteur, celui formé par Joshua Brolin et Juliette Lafayette dans l’Âme du Mal, le premier opus de sa célèbre Trilogie du Mal

Un livre qui devrait réconcilier celles et ceux qui avaient peut être été un peu décontenancés par Léviatemps.  D'ailleurs, dans la chronique que j'avais consacré à ce premier tome, j'avais prétendu que Guy était un avatar littéraire de l'auteur. Je n'avais pas tilté à ce moment que le pseudo de Guy Thoudrac-Matto en était le parfait exemple. Je viens seulement de comprendre l’anagramme qu'il forme !

Frédéric Fontès