mardi 22 novembre 2011

BD : Liberty Meadows de Frank Cho (Canto)

Liberty Meadows est un refuge animalier. Vous y trouverez Ralph, l’ours nain et son meilleur ami, Leslie la grenouille, tous les deux aimant faire les 400 coups. Vous avez aussi Dean, le cochon accro à la clope et aux filles, Truman le canard tout mignon et Oscar le gentil teckel. Toute cette troupe d’animaux aussi fous les uns que les autres est encadrée par Frank, un vétérinaire timide peu sûr de lui avec les filles et par Brandy, la belle psy pour animaux. À cause de ces différents protagonistes, Liberty Meadows est loin d’être un havre de paix, pour le plus grand plaisir du lecteur.

Je me suis procuré ce premier tome et je me suis régalé. C'est ma première immersion dans l'univers déjanté de Liberty Meadows et je me suis régalé.

 Liberty Meadows est une œuvre qui regorge de références à la culture populaire américaine (télévision, BD, actualité politique, etc). Frank Cho, son auteur, aime également y insérer des clins d’œil au Maryland, l'état dans lequel il vit, et  également personnels avec des gags dédiés à des amis. C'est pourquoi le lecteur trouvera au cours du récit des * qui l'emmèneront à la fin de ce volume (page 70) pour lui fournir quelques clés de compréhension.

Léger bémol concernant l'éditorial qui fait le choix de trop mettre en avant les renvois en fin de numéro pour donner tels références et qui explique que leurs présences ou leurs absences sont soit un choix soit un oubli... Dommage de mettre en avant le bon boulot de traduction réalisé par Benjamin Rivière si c'est pour finalement inciter le lecteur à mettre en lumière ce qui n'est pas présent ou le superflu. Que des paroles de la chanson Fame ne soient pas expliquées, je le comprends. Pareil pour la référence au film Le Lauréat. Ça me semble normal de laisser les choses comme cela. Mais que l'on face une note pour "I'm the walrus" ou Gene Simmons là, ça me laisse pantois. Soit on considère que le lecteur a besoin d'une béquille, soit on pense qu'il connait ces références à la pop culture. À mon humble avis, il aurait fallu soit des renvois systématiques ou aucun. Mais ça n'empêche pas la lecture d'être plaisante, d'avoir des dialogues percutants et frais. Je serai au rendez-vous du tome 2. Et j'ai déjà une idée de cadeau pour Noël!

Pour lire quelques pages de l'album, cliquez sur la couverture du tome 1 :  http://canto-editions.com/bandes-dessinees/liberty-meadows-tome-1/

Frank Cho est né à Séoul en Corée du Sud mais immigre aux Etats-Unis avec sa famille à l'âge de six ans. Autodidacte, c'est en parcourant des livres d'art et en lisant des BD qu'il apprend à dessiner et à écrire des histoires. A l'université du Maryland, il crée son strip universitaire multi-primé University2
(prononce "university square"), publié dans le journal du campus, The Diamondback University2 est en quelque sorte le brouillon de Liberty Meadows puisque l'on y retrouve déjà une bonne partie de son casting. Son diplôme d'infirmier obtenu Cho signe avec le Creators Syndicate Inc. qui publiera Liberty Meadows dan: les quotidiens du monde entier. Frank Cho regroupe ensuite ses strips dans des fascicules édités par Insight Studios Group puis dans d'épais recueils. Mais lassé par la censure imposée par le syndicat, il décide de mettre un terme à la publicatior du strip dans les quotidiens pour en proposer l'exclusivité sous forme de comic books. Une démarche à l'époque sans précédent. En 2002, la publication de Liberty Meadows passe d'Insight Studios à Image comics avec toujours le même phénoménal succès, aussi bien publique que critique, et de nombreux prix à la clé (Eagle Award, National Cartoonists Society's Awards, Charles M. Schulz Award for Excellence in Cartooning...).  Frank Cho étant trop occupé par ses nombreuses commandes et projets, la publication de Liberty Meadows est restée en suspens pendant plusieurs années. Néanmoins, l'auteur a bien l'intention d'en publier de nouveaux épisodes dès 2012. Il vit actuellement à Elkridge dans le Maryland avec sa femme, Cari, ses filles Emily et Samantha et leur teckel, Truman. 




Frédéric Fontès

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