lundi 12 décembre 2011

Chronique : Vilaine fille de Olivier Bonnard (Michel Lafon)

Présentation ICI
Quand Seth Banner se lance dans l'enquête sur la mort d'une actrice dans la Cité des Anges, il découvre vite que la Mort endosse de multiples costumes. En y regardant de plus près, le héros découvre que ces anges ressemblent plus à des démons et que la température commence à monter dangereusement...

Olivier Bonnard signe un roman passionnant, qui s'aventure habilement dans l'univers du hard-boiled, tout en regorgeant d'anecdotes sur le milieu du cinéma. Seth & Martin sont des personnages très attachants. Deux personnages, deux facettes qui ne forment qu'une seule pièce et qui deviennent les avatars littéraires de l'auteur : Olivier Bonnard lui même. Impossible de ne pas faire un rapprochement entre le Banner détective et le Bonnard auteur. Et pour un fan des comic books, (Bruce) Banner est un bon nom pour un personnage hanté. Peut être un peu trop hanté à mon goût, à croire que pour être un bon détective privé, il avoir été forcément viré des forces de l'ordre et avoir vécu une tragédie personnel.

En ce qui concerne Martin, c'est le fan de cinéma et l'intervieweur qui s'exprime. Martin enquête aussi de son côté et pour voir les choses qui restent cacher à ses yeux, il va littéralement devoir faire un pacte avec le diable. Il y a d'ailleurs une belle bascule qui se fait en cours de lecture : si c'est Banner qui accapare la sympathie du lecteur pendant une bonne partie du roman, c'est Martin qui l'emporte sur la fin. Parce que l'on comprend que si il parvient à voir ce qu'il y a de l'autre côté du miroir, c'est pour finalement mieux y installer ses bagages.

 Vilaine Fille propose une belle montée en puissance qui se développe au fil des pages, jusqu'à la conclusion, qui pourra peut être en surprendre plus d'un. Olivier Bonnard ne répond pas à toutes les questions, ce qui donne une drôle de saveur à cette fin et contribue à nous laisser dans cette ambiance si particulière, à l'orée du monde de la magie et de la terrible réalité qu'elle masque. À l'image de ces immenses lettres qui forment HOLLYWOOD sur cette colline mythique. De loin, elles incarnent le rêve. En quand on découvre l'envers du décor, que l'on est plongé dans leurs ombres, les ténèbres viennent dévorer les offrandes laissées à leur attention...

Je serai au rendez-vous du prochain roman de l'auteur. Un roman que je conseille, bien évidemment !

Merci à Linda Lorin,  qui en évoquant le roman sur sa page Facebook m'a permis de faire cette jolie découverte ;)


Frédéric Fontès

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