dimanche 18 mars 2012

Chronique : Jazz à Rampart Street - David Fulmer (Rivages)

Présentation ICI
La sortie d'un nouveau roman de David Fulmer, c'est la promesse d'éprouver à nouveau la joie que l'on avait gamin, à l'approche de noël, de découvrir au pied du sapin une chose qui nous transporter de plaisir. C'est comme retrouver un bon ami, avec les rituels familiers qui vont bien avec.

Dans les lignes qui suivent je vous préviens, je suis très bavard. Mais vous savez où vous êtes : c'est un blog de baratineur de livres...

Courir après le jass
C'est en 2009 que j'ai fais connaissance avec le détective créole de David Fulmer via Courir après le diable. Une révélation. L'auteur mêle très habilement son intrigue policière à l'histoire de la musique et de Storyville. le cocktail est particulièrement réussi et depuis j'attends presque religieusement l'annonce de la traduction d'un nouvel opus. Mais pour évoquer les trois romans de David Fulmer, impossible de ne pas évoquer l'élément principal qui donne cette saveur et ce tempo si particulier à ses histoires : le jazz !

Sometimes, nothing can be a real cool hand
Il y a quelques années de cela, alors que je faisais connaissance avec la musique de Lalo Schrifin via une magnifique bande originale de film (Cold Hand Luke, Luke la main froide), j'ai eu le besoin d'explorer un peu plus l'univers du compositeur. Le Talkin' Verve qui lui a été consacré n'a pas tardé à passer en boucle sur ma platine. Je découvrais un monde magique que je n'ai toujours pas lâché depuis. Très vite, Piano, Strings And Bossa Nova du même musicien a rejoint la pile et puis je suis tombé sous le charme de la musique de Stan Getz et Joao Gilberto (merci Caro !). Comment rester insensible face à cette armada de notes qui retranscrit à merveille à la fois la magie mais aussi la malédiction de l'état amoureux... La mélancolie, la passion, le réconfort, le rire, la tristesse, la joie, la colère.

Mélodie d'El Raval
C'est baigné dans cet univers sonore que j'ai eu le bonheur de découvrir la fantastique série d'albums de BD consacrés au personnage Jazz Maynard de Raul et Roger (merci Bernard !). Je vous conseille vivement la lecture de cette série. Quatre tomes sont disponibles. Il existe également une magnifique édition qui reprend les trois premiers tomes dans un format plus grand et en noir & blanc. Une merveille qui permet de redécouvrir des planches magnifiques.
J'ai encore bonne espoir de voir un jour publier un article que j'ai écris à ce sujet. Au pire, j'aurai l'immense plaisir de pouvoir le partager ici même.

When the mountains help the sun come into sight
Alors quand j'ai appris que les auteurs de The Wire / Sur écoute, allaient créer une série tv ayant pour cadre des personnages vivants dans un quartier de la Nouvelle Orléans ravagé par le cyclone Katerina, et donnant son nom à la dite série, je me suis rué sur le premier épisode. Il s'agit de Treme. Et là, grosse claque : au cours de ce premier épisode, je découvre un morceau que je n'avais jamais entendu, provenant d'un artiste dont je ne connaissais que le célèbre Just A Gigolo : Louis Prima. Le morceau, c'est Buena Sera. Il incarne à lui seul tout ce que je viens d'évoquer un peu plus haut : la mélancolie, la douceur et puis quand le rythme s'accélère diablement au bout d'une minute, il libère son lot d'énergie, de passion, de swing et de chaleur.


When your dead and in your grave no more ravioli will you crave
Si à ce moment là je me suis rué sur une compile de l'artiste (je découvre à cette occasion qu'il a interprété le morceau original qui a inspiré Vieille Canaille de Serge Gainsbourg et Eddy Mitchell pour la version jazzy), j'ai laissé en plan Treme. Je viens de réparer la bévue, en me procurant le coffret dvd qui regroupe l'intégralité de la saison. Et depuis, j'en savoure morceaux après morceaux chaque épisode.

Walkin' Down on Rampart Street
Et David Fulmer dans tout ça ? Je souhaitai en arriver là pour vous faire partager la manière dont j'aime me baigner dans un univers bien particulier. Surtout quand c'est au travers de différents médias qui sont relier par le même fil rouge. Rampart Street de David Fulmer est à la croisée de ces chemins et ma lecture a été constamment baignée de mille et une saveurs. Il n'y a rien de plus plaisant lorsque l'on ouvre un livre que de parvenir à mettre des sons sur des mots. David Fulmer a l'art de choisir les bons mots pour donner vie aux histoires qui hantent le cœur de Storyville. Et cette véritable partition, il ne tient qu'à nous de lui donner des couleurs, des sons et des formes, en appuyant sur la touche PLAY d'un lecteur de cd, de dvd ou en ouvrant une bande-dessinée.
Rampart Street remet son héros sur les bons rails, après un second opus (Jass) légèrement en retrait du premier (Courir après le diable). 

Heaven on earth, they call it Basin Street
Si vous souhaitez connaître les morceaux qui ont accompagné ma lecture, voici un bon exemple avec le Basin Street Blues de Louis Prima. Basin est une rue parallèle à Rampart Street, à quelques pâtés de maisons de là et à quelques mètres du quartier Treme.



Frédéric Fontès



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