samedi 2 octobre 2010

Léviatemps de Maxime Chattam : la chronique

Mon avis sur Polars Pourpres : 

Belle description du Paris de 1900, qui devient un personnage à part entière. J'ai également beaucoup aimé la mystérieuse ombre qui plane sur ce roman. Par contre, j'ai trouvé le héros trop agaçant, trop bon profiler, trop bon graphologue, trop bon connaisseur de la nature sombre des hommes et finalement, il subit comme les autres. Un héros qui éclipse d'excellents seconds rôles, comme Faustine ou Gikaibo, ce dernier étant malheureusement bien trop rare. À noter un final dantesque, que les fans de Jérôme Bosch devrait apprécier et un coup de projecteur intéressant sur cette mystérieuse ombre ...

On prend donc plaisir à explorer, dans le roman de Maxime Chattam, les endroits les plus sombres de Paris. Les descriptions du romancier sont éloquentes, il fait de Paris un personnage à part entière et c'est l'une des clefs de voute d'un roman historique qui se respecte. Il faut arriver à capter le pouls des lieux, lui donner une âme, je ne pense pas que Jean-Luc Bizien devrait me contredire à ce propos.

J'aime bien de temps en temps lire un livre du genre, c'est rafraichissant, entre deux histoires qui se déroulent de nos jours. Il y a à la fois un romantisme, un côté désespéré et mélancolique dans ces villes qui parfaitement servir d'écrin à une intrigue policière.

Guy de Timée est un nouvel un avatar littéraire de Maxime Chattam. Un soldat du savoir qui part au combat pour visiter l'enfer des bas fonds de Paris. Certaines aptitudes du héros pourront paraitre anachronique. Peut être que cela vient du fait qu'il est difficile de dissocier Guy de l'auteur. Guy semblant parler avec la voix de Maxime Chattam, c'est peut être cela qui renforce le sentiment anachronique. Même si Sir Arthur Conan Doyle a déjà permis à ses personnages de faire de telles prouesses, on aura un peu de mal à trouver raisonnables les multiples réflexions du personnage dans le contexte de son époque. Du coup, on se met à douter quand à sa place dans le "temps". On doute aussi comme les autres personnages du roman, qui lui font certaines remarques à de multiples reprises ...

Le double final est intéressant puisqu'il nous révèle les secrets du Léviatemps. Pas questions de rentrer dans les détails sans risquer de faire de révélations. Mais il est intéressant de constater ce qu'est finalement le Léviatemps. Comme le monstre de Frankenstein par exemple, il n'est pas celui que l'on pourrait croire. Il y a un double sens, comme les deux faces d'une même pièce ...

Et le dernier de ces secrets, cette ombre qui plane sur le roman et que j'évoque plus haut, devrait ravir certains fans de thriller et d'histoire.    

 


Frédéric Fontès

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