mardi 8 mars 2011

Chronique : Les Ronds dans l'Eau de Hervé Commère (Fleuve Noir)



Présentation de l'éditeur :
Ils étaient cinq à participer au casse le plus audacieux du siècle. Le soir du dernier concert de Frank Sinatra, le 13 juin 1971 à Los Angeles, cinq hommes ont été assez fous pour voler John Costano, le parrain de la côte est. Mais au lendemain de la remise de rançon, alors qu'ils trouvent « Be sure you'll die for that » dans leurs sacs remplis d'argent, tous comprennent leur erreur. Quarante ans plus tard ils sont âgés, certains sont morts. Mais une journaliste a rassemblé les pièces de ce puzzle qui ne demandait qu'à revivre… pour le malheur de tous. Au même moment Yvan, serveur dépressif qui voit son ancien amour se trémousser dans l'émission hebdomadaire d'un jeu de télé-réalité, perd son sang froid et commet également l'erreur de sa vie en entrant au mauvais endroit au mauvais moment. Quel est le rapport entre ces deux histoires ? A priori, il n'en existe aucun. Si ce n'est une lueur dans le regard d'un vieil homme. Et les ronds dans l'eau… 

Mon avis sur Polars Pourpres :
Le thriller français dans toute sa splendeur ! Ce livre est une véritable pépite. Hervé Commère parvient avec maestria à lier le fond et la forme. Ses personnages sont attachants, intrigants. Sa narration sonne bien à nos oreilles et la construction de son intrigue est machiavélique. Simple et efficace. La magie du roman opère longtemps après avoir tourné la dernière page, tel un énième rond dans l'eau ... Mon coup de cœur de ce mois de mars.

Hervé Commère avait déjà donné le ton avec J'attraperai ta mort, son premier roman publié en 2009 aux éditions Bernard Pascuito. Évoluant dans un nouveau cercle, on peut considérer que ce premier roman, est un écho du nouveau, Les Ronds dans l'eau, à paraitre le 10 mars aux éditions du Fleuve Noir. 

Il y a mille et une façons de jouer avec les métaphores que l'on va pouvoir lier au processus créatif de l'écriture d'une intrigue. J'évoquai la prestidigitation avec Jeffery Deaver (L'Homme qui disparait), l'horlogerie avec Franck Thilliez (L'Anneau de Moebius) ou encore la cuisine avec Laurent Scalese (La Cicatrice du diable).

Hervé Commère lui, aurait pu choisir les dominos ou la toile d'araignée. Mais son modèle, c'est les ronds dans l'eau. Il propose un élément déclencheur pour son intrigue qui va prendre la forme d'une goutte, venant perturber la surface de l'eau. Et au fil des pages, nous allons assister à la création de ces ondes. Autant d'ondulations que de pages. Une première onde qui propage son trouble, qui va bouleverser l'état premier : le calme, la plénitude, la sérénité. La première onde, c'est un peu le premier flocon qui précède l'avalanche. C'est l'étincelle qui va devenir une véritable malédiction pour les personnages du livre et qui va faire de leurs vies un enfer. Il va leur falloir contenir ses ronds dans l'eau qui ne cessent de grandir et surtout, en subir les conséquences.

La révélation finale viendra trouver une justification très intéressante à ses Ronds dans l'eau. Le romancier, véritable marionnettiste de son intrigue, va trouver un écho dans son roman. Vous allez très certainement refermer le roman en fixant un point dans le vague, en repensant au tenant et aboutissant de l'histoire. Vous vous serez fait mener par le bout du nez, en devenant vous même, un de ces nombreux ronds dans l'eau...





Frédéric Fontès

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