jeudi 14 avril 2011

Le Diable dans la ville blanche par Erik Larson : la chronique


Le roman d'Erik Larson, Le Diable dans la ville blanche,  est disponible aujourd'hui 14 avril, aux éditions du Cherche-Midi. Il fait l'objet d'une adaptation au cinéma où Leonardo DiCaprio incarne le rôle principal en la personne de H.H. Holmes qui aurait tué entre 27 et 200 personnes, en majorité des femmes célibataires. L'histoire se déroule en 1893, à Chicago pendant la foire universelle.

Un homme construit le paradis sur Terre, l'autre y fait régner l'enfer.

Difficile de considérer ce roman d'Erik Larson comme un thriller. À mon humble avis, ça n'en est pas un. C'est une chronologie historique un brin romancée, une bible sur l'essor de l'industrialisation à Chicago en 1893, richement documentée mais sans les artifices de styles et de constructions qui définissent le thriller. 

Le Diable dans la ville blanche est une fresque passionnante sur cette course à l'industrialisation qu'a connu Chicago lors de la préparation de son exposition universelle de 1893. La ville ne comptait pas rater l'occasion de faire mieux que l'exposition de Paris de 1889 et sa fameuse Tour Eiffel. Une course contre la montre est engagée pour tenir les délais.
Pendant ce temps là, une autre personne va rentrer dans l'Histoire, celui qui est considéré comme le premier tueur en série des États-Unis. Ce diable dans la ville blanche,  c'est le Dr. H. H. Holmes, psychopathe en puissance. 
La puissance est le sentiment qui va rassembler ces deux architectes. La comparaison métaphorique entre ces deux incarnations est intéressante puisque si ils ont beaucoup de point commun à la base, ils vont partir dans deux directions opposées  : l'un va travailler au grand jour et voir son travail sublimé par la fée électricité. L'autre va œuvrer dans l'ombre sous le nez de tous ...
La lumière et l'ombre ...Un bâtisseur qui se prend pour Dieu, un ange de la destruction qui se prend pour le Diable.
Comme dans Carter contre le diable de Glen David Gold et L'Interprétation des meurtres de Jed Rubenfeld, Le Diable dans la ville blanche compose son casting avec des personnages ayant existé et des faits historiques avérés. Erik Larson pousse la précision historique en parsemant son récit de propos rapportés et certifiés véridiques. 
Un roman historique passionnant qui va vous rendre incollable sur l'histoire de la ville de Chicago (dont j'avais déjà pris un immense plaisir à découvrir le passé via Chicago Way et La Ville des vents de Michael Harvey). 

World’s Fair Of Chicago, 1893


Frédéric Fontès


Aucun commentaire: