lundi 1 novembre 2010

Serena de Ron Rash (le Masque)


Serena est le prochain roman de Ron Rash, à paraitre le 05 janvier prochain, aux éditions du Masque.

Situé dans les Smoky Mountains de Caroline du Nord, Serena allie, selon l’auteur, « drame élisabéthain, problèmes environnementaux et richesse de la langue ». L’héroïne, sorte de Lady Macbeth des années 1930, est l’épouse de George Pemberton, riche et puissant exploitant forestier. Ces deux-là sont des prédateurs, prêts à tout pour faire fructifier leur entreprise dont l’objectif est de couper tous les arbres à portée de leur main. Une ambition que vient menacer le projet d’aménagement d’un parc national, pour lequel l’État convoite leurs terres. Pemberton met sa fortune à contribution pour soudoyer tous les banquiers et politiciens qu’il faut, et Serena n’hésite pas à manier fusil et couteau pour éliminer les obstacles humains. Belle, ambitieuse et intrépide, Serena fascine son mari et ses employés, pour lesquels elle n’éprouve aucune compassion. Et pourtant chaque jour apporte son lot de blessés, voire de morts, tant le métier de bûcheron est dangereux en soi et la nature alentour hostile, quoique magnifique. Le roman prend des allures de thriller lorsqu’elle poursuit de sa haine implacable le fils naturel que Pemberton a engendré avant son mariage et qu’il semble vouloir protéger. Sa fureur vengeresse ira très loin…

Traduit de l’américain par Béatrice Vierne.


L'auteur évoque le livre dans une interview réalisée pour le site entre2noirs.com, en voici un extrait :

A sortir en 2011 - merci MC Aubert pour la lecture avant-première en français - "Serena", fresque épique d'une femme intraitable responsable d'une exploitation forestière en Caroline du Nord après la dépression de 1929. Alors, question qu'on a dû déjà vous poser des milliers de fois : d'où est venue Serena ?
Cela vient de mon même esprit dérangé [rires]. Comme dans "Un pied au paradis", Serena est venue d'une vision "réelle" : une femme à cheval, droite sur son cheval, qui dégageait énergie et force. Elle était en haut d'une falaise, devant l'à-pic, comme dans un western. Il y avait la brume en bas, en haut cette femme, le soleil qui arrivait derrière elle et ses cheveux blonds qui formaient une sorte de couronne... je l'ai vue et... Serena était là.

Et de là, vous engagez le livre. On parlait tout à l'heure de la nouvelle où chaque phrase a sa place, là, cela a beau être un roman, avec une telle reconstitution minutieuse d'une exploitation forestière (jusqu'à la description de comment les bûcherons cherchant un boulot se mettent en valeur au passage de leur éventuel patron !), on sent que chaque phrase a sa place aussi. J'ai d'ailleurs pu lire sur le site de votre éditeur (HarperCollins - 2008) que vous n'aviez jamais travaillé aussi dur et aussi longtemps sur un roman... alors ?
Effectivement, cela a été un travail considérable. Au début du livre, j'ai travaillé douze heures par jour pendant un mois. C'était une sorte de transe. Ensuite, pendant un an, j'ai travaillé dessus huit heures par jour - je n'avais jamais autant travaillé de ma vie, j'étais entièrement dedans, je ne faisais que ça. Même lorsque je dormais, ma femme me disait que je parlais du livre en dormant. Ça a été une période difficile pour ma famille et mon entourage [rires]. J'ai fait douze versions successives, et dans la dernière version, j'ai travaillé sur chaque virgule et sur chaque son pour voir comment chaque son résonnait. Ensuite, lorsque le roman a été rédigé, il semble qu'un changement physique se soit opéré en moi car des gens qui me connaissaient m'ont dit, sans se concerter, "tu n'es plus le même, tu es différent".

Un pied au paradis, le précédent roman du même auteur, sortira lui en poche en janvier.(Maj du 19/11/2010)

Frédéric Fontès

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