jeudi 2 mai 2013

Chronique : La Conjuration primitive - Maxime Chattam (Albin Michel)

Présentation ICI
Après son thriller historique en forme de diptyque consacré au temps (ICI et ), Maxime Chattam est de retour dans les étales des librairies avec un thriller qui aborde l'un de ses sujets de prédilections (si ce n'est son sujet quand il écrit du thriller) : l'âme du mal au cœur de notre société.

Dès les premières pages, je suis conquis par l'équipe de gendarmes que l'on nous présente. L'enquête les mets face à des scènes de crimes assez inhabituelles et le rythme va en s’accélérant. Que ce soit le rythme des crimes ou celui de la lecture du roman. Il devient difficile de reposer le livre, tant l'auteur veille à faire en sorte que l'on soit tenter de croquer encore un chapitre avant de le reposer... Et c'est le début d'un cercle infernale !

Pendant ce temps-là, l'auteur a encore une fois tendance à souvent soliloquer via des discours déjà abordés précédemment (par exemple dans son diptyque du temps, Guy de Timée a du transmettre son obsession à sa descendance). Des passages ronflants qui ralentissent inutilement l'intrigue.

La grosse scène d'autopsie semble carrément superflue et je suis étonné de retrouver dans la team des tueur un remake de celui de l'immonde nouvelle du Fracas de la viande chaude, publiée par l'auteur dans le recueil l'Empreinte sanglante aux éditions du Fleuve Noir.
Étonné car cela appui encore un peu plus le côté fixette de l'auteur (même si dans la Conjuration, l'auteur nous épargne le fait de nous faire rentrer dans la tête de son tueur). Et que cette utilisation peut égarer le lecteur sur une fausse piste.

Malgré une scène de coucherie ampoulée à mort, on se retrouve propulsé vers une seconde partie qui va particulièrement sonner le lecteur. Difficile d'en dire plus mais c'est un tournant très efficace dans le roman.

Un peu plus loin, c'est un changement de narrateur nous faisant prendre le point de vue d'un des tueurs qui tombe comme un cheveux sur la soupe. Pourquoi ce changement à ce moment là qui casse la dynamique de l'ensemble ? Pourquoi seulement avec ce personnage et pas un autre ?

La conjuration primitive est un roman bourré de bonnes idées mais qui en contient également de moins bonnes. Les bonnes me semblent l'emporter même si elles ne sont pas toutes inédites dans l’œuvre de l'auteur et de ses frères de plume (difficile de ne pas penser au Syndrome E et Gataca de Franck Thilliez, et aussi au roman de JC Grangé tel que les Rivières Pourpres). Si vous parvenez à faire abstraction de ces petites faiblesses, vous allez être littéralement aspiré par cette intrigue riche en rebondissements. Et accrochez-vous bien parce qu'il y en a un particulièrement osé...

À noter un hasard du calendrier qui fait que les sorties de cette conjuration et du Festin du serpent de Ghislain Gilberti coïncident avec la fin (en mai) de la diffusion aux USA de la première saison de la série TV The Following. Le show met en scène une équipe du FBI à la poursuite d'un tueur en série à la tête d'un groupe de psychopathes. Si G. Gilberti aborde brièvement le sujet dans son premier roman, il y a fort à parier qu'il reviendra dessus lors de son prochain roman qui prolongera les enquêtes de son héroïne.

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Frédéric Fontès, 4decouv

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