jeudi 21 mars 2019

Chronique : Un homme à sa fenêtre - David Thomas (Anne Carrière)


"Quand t'as pas la réponse, te pose pas la question." Albert Cossery, p64. 

Un homme à sa fenêtre est ma première rencontre avec l'univers de David Thomas et de ses microfictions. La présentation de l'éditeur m'avait intrigué, cette dernière évoquant "l'art de l'instantané, [...] et les petits travers de ses contemporains."

C'est un de ces livres dont en faire l'expérience est une aventure en soit. Il parvient avec une certaine malice à réveiller notre voix intérieur. Car on est toutes et tous, des hommes et des femmes à leurs fenêtres.

En évoquant, entre autres, le quotidien d'un écrivain, David Thomas parvient à réveiller nos envies d'écriture. Impossible de ne pas lire ce livre sans éprouver l'envie de prendre un papier et un crayon et de noircir quelques pages sur un coin de table. L'une des dernières fois où j'ai ressenti cette pulsion, c'était en lisant l'essai Écriture de Stephen King. Un autre livre qui ouvrait lui aussi, une fenêtre dans la tête de son lecteur.

Ironique, poète, philosophe, sarcastique ou mélancolique, David Thomas saura faire échos à coup sur à vos propres instantanés de vie.

J'ai beaucoup aimé et je vais jeter un œil sur son livre de 2018, Le poids du monde est amour.

4decouv de l'éditeur : "Je suis celui qui reste quand les autres partent." Dans ce livre, beaucoup d'hommes restent au foyer pour observer les autres depuis leur fenêtre. Un père a honte de son fils ; une femme lit sa vie amoureuse dans les slogans politiques ; des universitaires, des cadres, des ados ou une youtubeuse parlent un jargon incompréhensible ; un jardinier joue des castagnettes à ses melons ; une fille s'épouse elle-même, et d'autres se méfient des chauves ; un écrivain abandonné par son éditeur se voit livrer cent kilos de pommes de terre pour continuer d'écrire... Directs, ironiques, émouvants, ces textes débordent d'humanité et d'humour. David Thomas joue de son art de l'instantané pour nous faire voir le monde sans concession ni manières, et s'amuse de ses petits travers autant que de ceux de ses contemporains.

Frédéric Fontès, www.4decouv.com







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