dimanche 27 avril 2014

Chronique : Trois mille chevaux vapeur - Antonin Varenne (Albin Michel)

Présentation ICI
Magistral. C'est le mot que l'on garde à l'esprit de la première à la dernière page du roman d'Antonin Varenne, Trois mille chevaux vapeur.
Dans cet ouvrage très élaboré et aux multi-facettes, l'auteur nous piège dans le sillage de son héros. Dans cette grande épopée, il nous invite à suivre les différentes vies de ce personnage atypique. D'ailleurs le livre aurait très bien pu se nommer Les nombreuses vies d'Arthur Bowman.
Dans une de ses vies il est soldat, dans une autre policier, puis pécheur et éleveur de chevaux. Autant de vies dont à un moment il lui faudra faire le deuil. Jusqu'à renaitre dans sa vie la plus importante...
Trois mille chevaux vapeur est un hymne à ces romans d'aventure (Papillon et Banco d'Henri Charrière par exemple) où la survie devient le début d'une incroyable aventure humaine.
On passe de l'enfer de la guerre en Birmanie aux ruelles de Londres avec un Bowman abandonnant son uniforme de soldat pour l'échanger contre celui d'un policier battant le pavé. Et puis l'on pose nos valises dans le Nouveau Monde en retrouvant les ingrédients qui ont font la richesse des plus grands mythes de la Conquête de l'Ouest.
Omniprésente aussi cette épée de Damoclès qui plane au dessus du héros du début à la fin du récit. Un élément qui contribue à garder le lecteur inquiet pour le destin d'Arthur Bowman et donc à créer des liens très forts.  
Maitrisé de bout en bout, sans un mot de trop, le style d'Antonin Varenne fait écho à celui de Marin Ledun, pour ces choix opportuns dans la narration, pour ce ton simplement efficace, et pour cette faculté qu'à le romancier à se faire oublier au bénéfice du texte et du narrateur.
Après Patrick Graham (Des fauves et des hommes, Anne Carrière) et Antoine Tracqui (Point Zéro, Critic), Antonin Varenne nous propose un bijou d'un genre habituellement dominé par les anglo-saxons.
On a envie de dire une seule chose au romancier, une fois tournée la dernière page : merci !

Frédéric Fontès, www.4decouv.com

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